( Ah, merci de t'être penché sur la question
. )
- Citation :
- Amour indispensable partout c'est un truc humain.
Même en supposant l'impérieux besoin d'amour de l'homme, ça ne veut pas dire qu'il soit toujours à sa portée... avoir soif dans le désert n'est pas une promesse de boire, même si on met le problème en parallèle avec l'exemple de personnes ayant croisé des mamelouks prêts à partager leur gourde.
En l'occurrence, la question reste entière dans les conditions très particulières qui sont celles d'une dérive dans le vide galactique.
Je vais y revenir au long de ma réponse.
- Citation :
- Bien sûr qu'on peut tomber amoureux dans l'espace c'est arriver à deux cosmonautes dans l'espace ; l'homme était marié et à son retour sur Terre sa femme en apprenant qu'il comptait divorcer pour aller avec sa nouvelle amoureuse spatiale a flingué la belle et son mari.
Déjà, moi ce qui m'intéresse, c'est de savoir si dans l'hypothèse où je serais physiquement plongé dans l'espace (et pas au chaud dans une navette, qu'on pourrait d'ailleurs assimiler, comme tu l'as fait, à un succédané de Loft), en train de suffoquer ou de me transformer en glaçon (on admet, je sors sans ma combinaison thermique, parce que je suis tête en l'air et tout ça), je garde une chance de tomber amoureux.
- Citation :
- Si tu le mets avec une femme, il suffit d'attendre quelques jours voir quelques semaines pour que des "sentiments" naissent.
Mais peu importe : revenons une seconde sur le cas des sentiments qui naissent sur un vaisseau.
La première chose qui me gêne à l'intérieur de ton raisonnement, c'est que l'amour soit considéré comme impersonnel et interchangeable ; deux êtres humains, un environnement isolé, samba du démon.
Les préférences sexuelles, les goûts en terme de personnalité et de physique, le souvenir de ses rencontres à terre... est-ce que ce ne sont pas autant de barrières à la naissance d'un amour avec le "n'importe qui" aux côtés duquel on est coincés ?
Toi qui as choisis de défendre l'amour, es-tu prêt à accepter qu'un hypothétique " amour par défaut " (on n'en serait jamais tombé amoureux, mais il y a une impérieuse nécessité humaine qui le commande, alors ça se fait quand même...) soit de l'amour à proprement parler ?
En l'occurrence, puisqu'on aborde le sujet...
1/ Les femmes astronautes sont extrêmement minoritaires, et le bon sens commande qu'elles le restent : si on ne les met pas au volant d'une voiture...
2/ Quand il y a une femme sur une navette, elle aura un physique de nageuse d'Allemagne de l'Est, ou pire, sera canadienne (ce qui met fin au débat : aucun homme ne peut tomber amoureux d'une femme qui se rase le matin).
3/ Dans l'immense majorité des cas, on se retrouve donc avec des hommes.
Pour aller au fond de la question, prenons, si tu le veux bien, l'exemple d'un respectable astronaute belge, le vicomte Dirk Frimout.
Ton argument est donc de dire que manquer d'amour, c'est la même chose que mourir de soif ; les hommes de l'espace tomberont donc amoureux par nécessité humaine.
Si on écarte la preuve par ton unique exemple (réunion de conditions exceptionnelles, sentiments existant déjà avant d'embarquer... je le trouve bien maigre en lui-même pour appuyer un constat général), ta thèse se heurte au choix du partenaire : pour vivre un "amour" (et j'insiste sur le terme) dans l'espace, il faut nécessairement avoir la faculté de devenir homosexuel, de perdre toute notion de goût, voire de respect pour soi-même.
Un constat s'impose donc : même en considérant que l'amour soit un besoin essentiel, qu'il naisse dans l'espace relève plus de l'incroyable coup de chance que de l'état de fait systématique.
Et pour cause...
- Citation :
- Moi je dirais que si on considère l'amour dans sa composante "besoin vitale minimum"
... l'amour n'est
absolument pas nécessaire à la survie psychologique.
Le contact humain l'est : pour rester équilibré, on a besoin de parler avec quelqu'un.
- Citation :
- Donc si tu laisses ton bonhomme tout seul dans l'espace il va se suicider.
Tu pars donc de quelque chose de sensé et d'avéré...
- Citation :
- Donc après l'oxygène et l'eau et la nourriture, l'amour est une autre ressource indispensable à la survie et au maintien de l'individu.
[...]
Si tu le mets avec une femme, il suffit d'attendre quelques jours voir quelques semaines pour que des "sentiments" naissent.
... pour arriver à un postulat qui n'est fondé sur rien.
Un homme et une femme isolés ne tomberont pas nécessairement "amoureux" ; ça n'est qu'un terrain favorable à ce que des choses qui se seraient passées normalement s'accélèrent.
Autrement, s'il se passe quelque chose, ça relèvera des besoins sexuels/de la peur/d'un besoin de réconfort narcissique : l'amour vrai des sentiments y sera donc étranger.