Le Temple (contes japonais)

J'aimerais redonner vie à un topic qui existait avant le bug de forumactif, celui du Temple.
Peu d'entre vous s'en rappelleront, mais il s'agissait d'un topic où je postais régulièrement des petits apologues nippons ; ceux qui le souhaitaient pouvaient ensuite donner leur avis ou discuter du sens de ces contes.
Personnellement - même si évidemment, vous verrez qu'ils sont pas tous de la même qualité -, je trouve ça super agréable à lire, et je pense que même sans chercher particulièrement à dénicher la morale entre les mots, ce topic peut faire un ptit divertissement sympa entre deux tests de projets :p.

Citation :

~ Conte Japonais n°1 ~

Le destin plus fort que l'homme?

Un grand général, du nom de Nobunaga, avait pris la lourde décision d'attaquer l'ennemi.
Bien que ses troupes fussent largement inférieures en nombre, lui-même était sûr de vaincre, à l'inverse de ses hommes qui, eux, n'y croyaient pas beaucoup.

En chemin, Nobunaga s'arrêta devant un sanctuaire Shinto et déclara à ses guerriers : " Je vais me recueillir et demander l'aide des kami*. Ensuite, je jetterai une pièce. Si c'est face, cela signifiera que nous vainquerons. Au contraire, si c'est pile, il faudra y voir un signe que nous perdrons.
Nous voilà entre les mains du destin."

S'étant recueilli quelques instants, Nobunaga sortit du temple et jeta une pièce.
Ce fut face.
Le moral des troupes s'en trouva regonflé à bloc. Les guerriers, fermement convaincus d'être victorieux, combattirent avec une si extraordinaire intrépidité qu'ils gagnèrent rapidement la bataille.

Après la victoire, l'aide de camp du général lui dit : " Personne ne peut donc changer le cours du Destin. Cette victoire inespérée en est une nouvelle preuve."

- "Qui sait ?" répondit Nobunaga avec un sourire mélancolique, sortant de sa manche une pièce … une pièce truquée, qui avait deux côtés face.



* [Ce terme désigne d'une façon générale les divinités du Shintô]

Citation :

~ Conte Japonais n°2 ~

Expérience et maturité

Un maître d'escrime vivait avec ses trois fils. Il reçut un jour la visite d'un vieil ami.
Les deux hommes ne s'étaient plus vus depuis quelques années et, tout à la joie de leurs retrouvailles, ils échangeaient souvenirs et nouvelles.
Et le visiteur de s'enquérir des trois jeunes hommes :

" Pratiquent-ils assidûment l'art du sabre ? Le plus jeune me semblait particulièrement doué, non ?
- Attends, répondit le père, nous allons les mettre à l'épreuve... Je crois que l'expérience et la maturité restent déterminantes... "

*

Les trois fils travaillaient à l'étage, dans leur chambre. Le père se leva et plaça un sabre en équilibre sur le panneau coulissant qui fermait la pièce.
Il se rassit et appela impérativement son fils cadet : - " Ioro ! Descends tout de suite !"

Des pas précipités dévalèrent l'escalier.
Le panneau glissa, libérant le boken* qui tomba en frôlant le garçon : déjà, celui-ci avait fait un bond en arrière et se tenait en garde, superbe et calme de détermination.
Tandis que notre visiteur le félicitait, impressionné par cette jeune maîtrise, le père le priait de s'asseoir après avoir remis le boken en place et appelé son second fils.

Des pas assurés se firent entendre dans l'escalier, le vantail s'ouvrit mais le boken ne heurta pas le sol : le jeune homme l'avait saisi au vol et le tendait respectueusement à son père.
Le troisième fils fut alors appelé et notre ami ne voyait vraiment pas quelle performance supérieure on pouvait attendre de lui.

Quelques secondes s'écoulèrent dans le silence.
Soudain, l'autre porte s'ouvrit : - " Pardon, père, tu m'as demandé ? "


Le maître sourit : ce qui devait être fait avait été fait sans que rien ne soit dérangé.



* [Sabre de bois réservé à l'entrainement]

Voilà, c'est tout pour l'instant . Si vous avez des réactions, n'hésitez pas.
J'en posterai d'autres d'ici peu.

Le retour du Temple \o/ Je me souviens de ces moments ou j'étais le seul à poster ^^ Et même maintenant je voulais voir si quelqu'un allait s'y interesser, à croire que personne n'aiment les japonais... c'est pourtant eux qui nous ont créer RmXP alors un peu de respect ! Non mais...

Bon allons y, je vais comme avant poster mon avis sur chacuns des contes postés en essayant de faire preuve de reflexion et d'intelligence

Bon pour le premier conte tout d'abord, je me souviens de celui ci, tu l'avais déja posté en premier dans l'ancien topic et je l'avais bien aimé. Pour moi le capitaine à voulu tricher avec le Destin et il a réussi, il a donc fait preuve de beaucoup d'imprudence en le faisant car il a aussi mentit à ses soldats qui ont vu ça comme un symbole mystique leur assurant la victoire mais aussi qu'il aurait très bien pu s'attirer les colère divines (oui c'est un conte donc on sais jamais xD) et perdre la bataille.
Voilà pour le premier conte.

Et pour le deuxième, bah déja je vais pas mentir mais je pense pas avoir bien compris, en quelques sortes, les deux premiers enfants malgré leur grande performance ne sont pas la hauteur du dernier qui esquive le boken et fait comme si de rien était ou bien qu'il fait ça tellement bien qu'il ne le voit et ne l'entende pas le faire.
Enfin bon... je sais pas trop ^^

Don vient m'éclaircir ! xD

Aktaan a écrit:

Pour moi le capitaine à voulu tricher avec le Destin et il a réussi, il a donc fait preuve de beaucoup d'imprudence en le faisant car il a aussi mentit à ses soldats qui ont vu ça comme un symbole mystique leur assurant la victoire mais aussi qu'il aurait très bien pu s'attirer les colère divines (oui c'est un conte donc on sais jamais xD) et perdre la bataille.
Voilà pour le premier conte.

Il a surtout triché avec ses hommes, je trouve :p.
Ce qu'il faut retenir de cette petite histoire, je pense pas que ce soit le risque que le général a pris vis à vis des puissances divines (qui n'est pas considéré ici) mais plutôt le poids de notre foi en la réussite dans les actions qu'on entreprend.
Et on peut saluer aussi la ruse du gars au passage, aussi .

Aktaan a écrit:

Et pour le deuxième, bah déja je vais pas mentir mais je pense pas avoir bien compris, en quelques sortes, les deux premiers enfants malgré leur grande performance ne sont pas la hauteur du dernier qui esquive le boken et fait comme si de rien était ou bien qu'il fait ça tellement bien qu'il ne le voit et ne l'entende pas le faire.
Enfin bon... je sais pas trop ^^

En fait, le troisième n'esquive pas le boken, il arrive à faire en sorte de ne pas le faire tomber (c'est pour ça qu'il n'y a pas de bruit et que le père a cette reflexion à la fin de l'histoire).
Pour tout te dire, jle maîtrise pas des masses non plus celui là ^^' (jvois un peu deux visées différentes).
Mais d'après ce que j'ai compris, même si le troisième garçon a moins de dextérité et de talent à l'épée que les deux autres (supposons qu'ait des reflexes moins impressionants - par exemple, il pourrait être incapable d'attraper le boken au vol comme le deuxième), sa maturité et son expérience lui permettent de faire encore mieux qu'eux dans une situation où l'instinct prime.

... ou alors c'est ses frères qui l'ont prévenu qu'il y avait un boken au dessus du ventail, et ce ptit con essaye de nous niquer avec son numéro.
Difficile de faire la part des choses.

J'ajoute deux nouveaux contes.
Un truc que j'ai oublié de dire dans le premier post, c'est que ces petites histoires ne sont pas forcément toutes des apologues.
Certaines sont simplement des annecdotes, des légendes ou simplement des petits récits visant à mettre en scène une célébrité de manière classieuse :p.
Bref, ne cherchez pas de morale là où il n'y en a pas.

Citation :

~ Conte Japonais n°3 ~

Au seuil du paradis et de l'enfer

Un samouraï se présenta devant le maître Zen Hakuin et lui demanda :

- Maître, y a t-il réellement un paradis et un enfer?
- Qui es tu ? demanda-t-il.
- Je suis un samouraï …
- Toi, un guerrier ?! s'exclama Hakuin, moqueur. Mais regarde-toi bien... quel seigneur voudrait t'avoir à son service, toi qui as l'air d'un mendiant?

Surpris par la gratuité de cette insulte et blessé dans son orgueil, le samouraï saisit son sabre et le dégaina.
Imperturbable, Hakuin poursuivit :

- Ah bon, tu as même un sabre? Mais tu es sans doute trop maladroit pour couper la tête de qui que ce soit...

Hors de lui, le samouraï leva son sabre, prêt à frapper le maître.
A ce moment, celui-ci dit :

- Ici s'ouvrent les portes de l'enfer.

Troublé par la tranquille assurance du moine, le samouraï rengaina et s'inclina.

- Ici s'ouvrent les portes du paradis, lui dit alors le maître.

Citation :

~ Conte Japonais n°4 ~

Asari

A l'âge de 27 ans, Yamaoka Tesshu, qui était déjà un expert de sabre réputé, combattit avec Asari Matashichiro, lui aussi sabreur célèbre.
Cette rencontre fut brève car Asari désarma rapidement son jeune adversaire.

Bouleversé, Yamaoka connut une détresse sans borne parce qu'il réalisa combien il manquait de maturité spirituelle.

*

Motivé par cette rencontre, il redoubla d'efforts pour se consacrer entièrement à l'entraînement au Kenjutsu (Art du sabre) et à la méditation (Zazen).

Désirant mettre à l'épreuve le niveau qu'il avait atteint après dix ans de cette pratique intensive, il rencontra de nouveau Asari.
Au cours de ce second combat, il sentit combien son adversaire le dominait et, paralysé par la maîtrise qui se dégageait d'Asari, il refusa de poursuivre le combat et reconnut sa défaite.

*

Cette nouvelle rencontre l'impressionna tant qu'il fut désormais hanté par l'image d'Asari, image obsédante qui lui rappelait sans cesse sa médiocrité.

Loin de se résigner, il intensifia sa pratique du sabre et de la méditation. Sept années passèrent quand, après une forte expérience spirituelle, il constata soudain que l'image d'Asari avait cessé de le tourmenter.
Il décida alors de se mesurer une nouvelle fois avec lui.

Asari le fit d'abord combattre avec l'un de ses élèves mais celui-ci s'avoua vaincu dès le début du combat.

Yamaoka rencontra alors Asari pour la 3ème fois. Les deux hommes se firent face un long moment, se jaugeant du regard.



Soudain, Asari abaissa son sabre et déclara : " Vous y êtes, vous êtes enfin sur la Voie."

Si vous avez des commentaires ou des remarques, n'hésitez pas .

Bon bah je vais être le seul à nouveau à venir poster sur ce topic fort interessant dont personne ne comprend la vraie valeur xD

Bon allez allons y ^^

Le premier tu l'avais déja mis sur l'ancien topic et je ne l'avais pas particulièrement aimé puisqu'il fait preuve d'un peu trop de sagesse à mon gout ce ptit guerrier, moi je lui aurait fait volé sa tête. Enfin bon, on y voit bien le jeune et intrépide Robin dans tout ça ^^ Non plus sérieusement, je pense quand même que ce petit conte fait passé un certain message ou une certaine morale que comme quoi en tant que samouraï on doit faire preuve de patience et ne pas s'emporter pour de simples paroles qui ne sont que de la provocation... voilà :-D

Ton deuxième conte est inédit et j'y cale je dois dire pas grand chose, si il doit faire passer un message ou quoi que ce soit bah... je vois pas, faut dire que j'ai pas réléchi vraiment depuis la fin des cours donc xD Mais sinon si il ne raconte qu'une histoire, bah je pense que Yamaoka est devenu assez fort et que le maitre le reconnait rien que dans son regard.

Voili voilou, j'ai l'impression de marquer que de la merde dans mes posts xD

Aktaan a écrit:

Bon bah je vais être le seul à nouveau à venir poster sur ce topic fort interessant dont personne ne comprend la vraie valeur xD

Ils savent pas ce qui est bon .

Aktaan a écrit:

Non plus sérieusement, je pense quand même que ce petit conte fait passé un certain message ou une certaine morale que comme quoi en tant que samouraï on doit faire preuve de patience et ne pas s'emporter pour de simples paroles qui ne sont que de la provocation... voilà :-D

C'est pas tout à fait comme ça que je le comprend.
Tout le conte est axé sur la question du samuraï : y'a-t-il un paradis et un enfer?
Le maître a une façon très pédagogique d'y répondre et plutôt que d'exprimer brut son avis, il met le guerrier en situation.
Ce qu'il faut retenir de leur échange, c'est qu'enfer et paradis sont bien terrestres : respectivement, le premier commence là où on laisse des émotions négatives (comme la colère) nous submerger et dicter notre conduite, tandis que le second débute là où on reste maître de soi et où on réussi à maintenir une sorte de paix intérieure.

Aktaan a écrit:

Ton deuxième conte est inédit et j'y cale je dois dire pas grand chose, si il doit faire passer un message ou quoi que ce soit bah... je vois pas, faut dire que j'ai pas réléchi vraiment depuis la fin des cours donc xD Mais sinon si il ne raconte qu'une histoire, bah je pense que Yamaoka est devenu assez fort et que le maitre le reconnait rien que dans son regard.

Comme jl'ai dit au début du post, vous acharnez pas à essayer de trouver une morale là où y'en a pas x).
Ici c'est juste une histoire d'épéistes, prenez-là comme elle est.

Hop, un petit ajout (oui, ça faisait un moment... )
Celui-ci n'est pas un de mes préférés, mais on peut dire que c'est un classique. Pour l'expliquer en quelques mots, cette parabole est une belle invitation à prendre du recul, à considérer davantage les choses en perspective et à se montrer flexible dans l'appréhension de ce qu'on tient pour vrai (les réactions d'orgueil les plus inconscientes ayant peut-être "parfois" tendance à faire camper sur ses positions :p).
Bref, je vous laisse la lire :

Citation :

~ Conte Asiatique n°5 ~

La parabole des aveugles et de l'éléphant

Il y avait jadis un roi nommé Face de Miroir, qui réunit une fois des aveugles de naissance et leur dis:

" Ô, aveugles de naissance. Connaissez-vous les éléphants?"
Il répondirent : " Ô grand roi, nous ne les connaissons pas, nous n'en avons aucune notion."
Le roi leur dit encore:" Désirez-vous connaître leur forme?"
-Nous désirons, certes, la connaître."

Aussiôt, le roi ordonna à ses serviteurs d'amener un éléphant, et aux aveugles de toucher eux-mêmes l'animal avec leurs mains. Parmis ceux-ci, certains en tâtant l'éléphant, prirent la trompe et le roi leur dit:
"Ceci est l'éléphant." Les autres, en tâtant l'éléphant, saisirent soit l'oreille, soit les défenses, soit la tête, soit le dos, soit le flanc, soit la cuisse, soit la queue.

A tous, le roi dit: "Ceci est l'éléphant." Alors le roi Face de Miroir fit écarter l'éléphant et demanda aux aveugles:
" De quelle nature est l'éléphant?"

Les aveugles qui avaient prit la trompe dirent: "L'éléphant est semblable à un timon courbé."
Ceux qui avaient pris l'oreil dirent : " L'éléphant est semblable à un van."
Ceux qui avaient pris une défense dirent : " L'éléphant est semblable à un pilon."
Ceux qui avaient pris la tête dirent:" L'éléphant est semblable à un chaudron."
Ceux qui avaient pris le dos dirent:" L'éléphant est semblable à un monticule."
Ceux qui avaient pris le flanc dirent:" L'éléphant est semblable à un mur."
Ceux qui avaient pris la cuisse dirent:" L'éléphant est semblable à un arbre."
Ceux qui avaient pris la queue dirent:" L'éléphant est semblable à une corde."

Ils s'accusèrent tous mutuellement d'avoir tort. Les uns disaient : " C'est ainsi." Les autres répliquaient : " Non, il est est autrement! " Au lieu de s'apaiser, leur discussion devint une querelle.
Quand le roi vit cela, il ne put s'empécher de rire, puis il prononça cette stance:
"Les aveugles ici réunis se disputent et se querellent. Le corps de l'éléphant est naturellement unique, ce sont les perceptions différentes qui on produit ces erreurs divergentes."

Le Bouddha dit:" Ô, moines. Il en est de même des doctrines diverses des hétérodoxes. Ils ne connaissent ni la vérité de la douleur, ni la vérité de l'origine, ni la vérité de la cessation, ni la vérité de la Voie. Chacun d'eux produit une opinion différente de celles des autres et ils se critiquent mutuellement. Chacun prétend avoir raison et cela fait naître les disputes et les querelles. [...]

Je l'ai laissé - presque - tel que je l'ai trouvé sur le net. Dommage cependant qu'il soit écrit dans un style aussi formel, pas super vivant et - faut le dire - pas non plus des plus agréables à lire .
Enfin, à prendre pour ce qu'il est :p.
Si vous voulez qu'on en discute, n'hésitez pas.

Humm pas vraiment compris le message qui était censé passer à travers cette histoire... Sans doute que toute chose peut s'apercevoir sous de multiples angles différents, et que chacun aura sa propore interprétation du monde, sans pour autant que quiquonque ait raison ou tort...
Bon pas le meilleur conte japonais posté ici mais merci pour ce p'tit ajout

Très simple ; dans le boudhisme la Voie,la verité ce que vous voulez, c'est se debarasser de tout sentiment , de tout sens pour voir le Vide.
Le vide aperçu(après des années de pratique de la meditation,ect...) on peut alors voir le monde avec un oeil nouveau.

C'est Boudha l'initiateur de cette "philosophie", pour Boudha chacun a droit à sa vérité et c'est pourquoi dans l'histoire, Boudha montre que tout comme les aveugles ne voient pas l'elephant, nous ne voyons pas la vérité ( au sens philosophique, par exemple on croyait avt galilée que le soleil tournait autour de la terre etait ce pour autant la vérité?Un mot pour designer un objet suffit il à tout dire de l'objet?). Et comme personne ne peut voir la vérité, on ne peut que l'inventer(religion) ou essayer de s'en approcher (sciences) mais peu importe qui vous croyez c'est FAUX,il ne faut vous fier qu'à vous mm à votre perception du monde et pratiquer la méditation pour desapprendre et reapprendre et ainsi "toucher" la vérité.