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 Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé

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Don Estebahn
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Don Estebahn


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Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé Empty
MessageSujet: Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé   Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé EmptyDim 13 Juin 2010, 18:02

Salut à vous, amis Fusionnards ! Il y a plusieurs années, alors que je parcourais le net à la recherche de fapping material, je suis tombé sur un site qui proposait une catégorie au nom énigmatiquement agrumesque : "lemons". Les lemons sont des fanfictions pornographiques ; des pré-adolescents mouchent sur le papier leurs fantasmes cracras en prenant pour héroïnes, ultime hommage, des personnages de leurs jeux vidéos préférés. Même sans être réfractaire au genre, il faut reconnaître que d'une manière générale, le niveau est particulièrement mauvais.

Citation :
Final fantasy 8 Fan shit

Les fics de celle qui ne respecte

RIEN!!!

Mais, mais, mais. Le destin a voulu que dans le tas, je trouve une série de trois nouvelles écrites par une auteur qui n'a laissé ni nom, ni pseudonyme. Des nouvelles qui n'avaient rien à faire là. Les deux premières sont des exutoires, répliques acerbes, acidité et irrévérences - ici, au hasard, le combat de Selphie et Quistis dans une fosse remplie de caca. La troisième, bien qu'on retrouve quelque chose du style, tape davantage dans le sérieux. C'est celle-ci que je vous ai postée.

On lui reprochera d'être une nouvelle d'émo-girl ; j'imagine que ça n'est qu'à moitié faux. Mais pour cette moitié, ce texte est longtemps resté une de mes références personnelles.
Bonne lecture, et n'hésitez pas à me donner vos impressions !

Auteur : Inconnu


Troisième historiette (tristounette…)

Les Erreurs du Passé



A peine Emma Yufelde mis un pied dans le hall de la BGU qu’elle fit tourner bien des têtes.

Rien de surprenant. Emma était une vraie beauté, il n’y avait pas d’adjectif pour la décrire. Sur un podium, en double page d’un magazine de charme, elle serait d’avantage à sa place. Dans une fac ( et pas une école de mannequin),on aurait dit une apparition. Grande, bien proportionnée, mince, svelte, élancée…Une chevelure aux allures de crinière léonine d’un brun auburn, de magnifiques yeux verts splendides. Une bouche sensuelle tel un fruit mûr…Attirante, séduisante presque magnétique, avec ça un port de reine. Sa grande beauté méritait bien plus que ce que qu’elle faisait pour elle. Néanmoins avec son jean râpé et déchiré aux genoux, son t-shirt aux allures de chemise de nuit et des mocassins d’homme…Qu’importe ces détails, pour une jeune femme aussi belle qu’Emma. Elle ressemblait à un top model, une star de film porno, une déesse tout ce que vous voudrez, certainement pas à un médecin ! Pourtant elle était médecin, diplômée de la faculté de médecine de Deling avec mention spéciale du jury. Elle venait remplacer le docteur Kadowaki qui prenait sa retraite incessamment.

Emma malgré ses qualités n’avait guère de sens de l’orientation, aussi ne sachant vers où se diriger afin de rejoindre l’infirmerie elle s’approcha de Squall assis sur un banc et plongé dans un bouquin. Pourquoi s’adressa-t-elle à lui ? Peut-être parce qu’il ne l’avait pas regardée, parce qu’il ne l’avait pas vue…

" Excuse- moi, pourrais tu m’indiquer où se trouve l’infirmerie ? "

Squall leva la tête et ce fut pour lui comme une décharge électrique. Coup de foudre…Ce n’est pas sa seule beauté qui le frappa. Quelque chose d’autre, de sa physionomie, de son sourire…Quelque chose en elle le mit terriblement mal à l’aise dès qu’il la vit. Il ne put l’analyser de suite…

" Ce…C’est par là…Bredouilla-t-il en tendant une main qui faisait le shaker en direction du couloir menant à l’infirmerie.

- Merci. "

Le temps qu’il atterrisse, elle disparut de son champ de vision. Qui pouvait-elle être ? Une nouvelle élève ? Sûrement pas…

Il savait que le docteur Kadowaki allait prendre sa retraite, cependant il n'envisageait pas que sa remplaçante ( qui aurait put tout à fait être un remplaçant) serait aussi ravissante…

A peine arrivée à la BGU Emma se dirigea d’abord vers l’infirmerie avant de se rendre à sa chambre. Le docteur Kadowaki prenait sa retraite dans une semaine, elle avait largement le temps de prendre possession des lieux.

Emma n’avait aucune appréhension, aucun doute quant à ses compétences. A peine diplômée elle avait refusé plusieurs postes de chef de service, chef des internes…Presque inespéré pour un jeune médecin. Elle aurait pu aussi bien ouvrir un cabinet…Pourtant elle avait choisi de postuler comme médecin de fac…Poste ingrat s’il en est malgré un salaire confortable. C’est vrai quoi enfin, elle n’aura guère qu’à remboîter des épaules luxées, distribuer pilules contraceptives et autres préservatifs comme on donne du grain aux poules, calmer les crises d’hystéries consécutives aux périodes d’examen…Rien de bien passionnant….

Si c’est son choix ! Elle se prépara mentalement à l'entretien fastidieux qui l'attendait avant de pouvoir regagner enfin sa chambre.

Une heure au cours de laquelle le docteur K. lui fit visiter l’infirmerie, lui expliqua le fonctionnement du logiciel de gestion des dossiers médicaux, de la pharmacie. Elle l’ a mit également gentiment en garde pour ce qui était des avances que ne manqueront certainement pas de lui faire tous les petits mâles que la puberté travaille...Emma l’écouta d’une oreille distraite. Elle en avait connu bien d’autres, depuis les dessins à la craie sur le tableau de l’école jusqu’aux blagues d’accueil aux nouveaux externes, un gode dans son casier, examen gynécologique sur un travesti…Sans parler de tentatives de drague, de propositions indélicates de la part de ses professeurs, sifflets admiratifs des patients, commentaires inconvenants, remarques d’une crudité parfois répugnante…On s’habitue à tout pas vrai ? Aussi la mère Kadowaki s’y prenait un peu tard dans ce domaine.

Lorsqu'elle regagna enfin sa chambre, elle ne commença pas tout de suite à déballer ses affaires. Glissant une main dans l’échancrure de son t-shirt elle en sorti un pendentif ressemblant à une montre de gousset. L’un de ces pendentifs dans lesquels on conserve l’effigie d’un être cher. Du bout de ses ongles elle l’ouvrit. Il y avait une photo à l’intérieur. Celle d’une jeune fille d’environ 14 ans. Elle ne ressemblait guère à Emma, avec ses cheveux blonds et frisés, ses yeux bleus de faïence. On aurait dit une poupée tant son visage était délicat. Un sourire charmant plein d’espoir et de foi en l’avenir, un regard franc et lumineux...

Cette jolie demoiselle blonde n’était autre que sa mère.

Comme tous les soirs Emma dormit mal. Elle soufrait d’insomnie et son rare sommeil était peuplé de cauchemars. Un en particulier, inspiré par l’histoire que son oncle lui a raconté lorsqu’elle fut en âge de comprendre. Elle se trouve aux urgences, les pompiers lui amènent un brancard sur lequel gît sa mère dans le même état qu’une voiture emboutie par un bulldozer. A cause de cette histoire que son oncle lui a raconté lorsqu’elle avait 12 ans, estimant qu’elle était en âge de comprendre pourquoi sa mère ne prononça jamais un mot, ne fit jamais un seul geste vers elle. Ne la regarda pas une seule fois. Pourquoi sa mère ne faisait rien par elle-même. Elle restait des journées entières assise dans un fauteuil à regarder le mur sans pour autant le voir. C’était son oncle Martin qui l’avait élevée, il s’occupait d’elle comme il s’occupait de sa mère. Tandis qu’elle était petite, chaque jour elle lui demandait si maman était encore fâchée aujourd’hui. Maman n’est pas fâchée ma puce, elle est triste. Elle sera encore triste demain ?

Pourquoi ?

Quel abîme séparait cet ectoplasme et la délicieuse jeune fille souriante de la photo ?

Qu’a-t-il bien pu se passer avant sa naissance ? Quelque chose d’affreux est arrivé à sa mère et dont les séquelles d'ordre psychologique surpassaient les simples blessures corporelles. Emma se considérait comme l'une de ces séquelles ; une séquelle à retardement différée de neuf mois. Peut-être bien la pire. Parce que physiquement elle ressemblait pas à sa mère, parce que la couleur de ses cheveux, de ses yeux n’appartenaient pas à la famille Yufelde. Puisqu'elle ne ressemblait pas à sa mère cela signifiait qu’elle était le portrait de son père. De son géniteur. Peut-on employer le mot père pour désigner l’homme qui a osé violer une gamine de 14 ans, poussant le vice jusqu’à lui faire un enfant, l’enlevant chez elle et la déposant ensuite à moitié morte dans un buisson sur le parking d’un hôpital , comme si ça pouvait racheter quoi que ce soit ? Ce que peut ressentir sa mère en revoyant dès qu’elle pose les yeux sur sa fille le visage de l’un de ses tortionnaires ?

Depuis lors elle avait accablé son oncle de questions.

Que pouvait-il lui répondre dans la mesure où il n’était pas là ? A l’époque il était interne à l’hôpital de Deling. Un interne ne choisi pas ses gardes, c’est connu. Ce dont les titulaires ne veulent pas, les gardes de nuit ( appelées aussi horaires de vampire) en l’occurrence échoient aux internes…

Et en plus Martin était de garde aux urgences. De 19 heures jusqu’à 5 heures du matin. A 5 heures et demie il s’apprêtait enfin à rentrer. Dans le vestiaire Olvey l’autre interne qui venait le relever ( ce connard n’était pas foutu d’arriver à l’heure) lui dit qu’on vient d’amener un fille trouvée sur le parking.

" C’est pas beau à voir…On dirait que la gosse a été boulottée par un ours…

- Accident de voiture ?

- J’crois pas…Elle a été passée à tabac oui ! Et je parle pas du reste… "

Evidemment sur le moment il n’y avait guère prêté attention, aux urgences on en voit défiler de toutes sortes, un gars qui se ramène avec ses doigts dans un mouchoir ( accident de travail), un gosse de 4 ans tombé d’une fenêtre que les secours amènent avec la portion de portail sur lequel il s’est empalé (accident domestique)…D’abord on est choqué, dégoûté si un malade vomit sur vous, ça aussi ça arrive. On voit des gens, vieillards ou jeunes enfants mourir presque quotidiennement. Il ne suffit pas de se dire que l’on n’y est pour rien dans la manière dont marche le monde. Des fois on voit des trucs qui après coup sont " marrants ", un couple malheureusement collé comme une paire de clebs, sans parler des hypocondriaques tous plus tarés les uns que les autres…

Néanmoins lorsqu’il s’agit de vos amis, voire de votre propre famille ça prend tout de suite une autre dimension…

Si seulement il ne s’était pas attardé, il n’aurait pas vu le chariot qui transportait sa sœur. Il ne la reconnut pas tout de suite ; son visage était méconnaissable. Il lui fallut 2 minutes avant de réaliser…

Martin fit machine arrière alors qu’il était sur le parking et se précipita dans le box. A l’instant où il poussa à la volée les battants de la porte dudit box, la scène se déroula comme au ralenti. Comme si son cœur cessa de battre à cause de ce qu’il y vit….Par chance ce pince sans rire de Telmon, le chef de service l’en écarta. Il l’emmena dans le couloir. Lorsqu’il s’agit d’un membre de votre famille…Blessures, sang, souffrance se distillent comme autant de poisons dans votre corps et votre esprit . Tous les médecins le savent. C’est pour cela qu’une règle tacite entre tous les personnels soignants leur interdisent de prendre en charge les membres de leur famille ou leur proches dans la mesure du possible. Cela occulte le jugement et anéanti le moral.

" C’est votre sœur ?

- Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ?!

- C’est Lucila (un infirmière) qui l’a trouvée dans un buisson, enveloppée dans une couverture…Elle est en état de choc. Contusions multiples, une fracture du nez... Il faut attendre les résultats du scanner. Un examen gynécologique est nécessaire également en raison de saignements vaginaux.

- Elle va s’en sortir ? Ce n’est…Pas trop grave ?

- Martin votre sœur a été agressée, inutile de vous le cacher…Les dommages peuvent aussi bien être corporels que neurologiques. Encore que les séquelles d’ordre psychologiques sont les plus à craindre. S’il s’agit bien d’une agression sexuelle il faut songer à l’éventualité d’une grossesse. "

Martin ne l’entendait plus, ne l’écoutait plus. Il ne pensait qu’à sa sœur…

Le bilan était lourd. Double fracture du nez, 3 dents cassées, 2 côtes cassées dont l’une lui blessa un poumon…Une épaule luxée, commotion cérébrale avec oedème. Traces de pénétrations forcées avec présence d’une quantité assez impressionnante de liquide séminal, du sang dans les urines, une épaule démise, un bras cassé en deux endroit ce qui nécessita la pose d’une broche permanente… Si un seul homme ne pouvait la mettre dans cet état, combien lui sont passés dessus ?

Emollie qui rêvait de devenir médecin était morte. Son corps vivait, son esprit non. Il y eut une enquête de police…Martin ne se faisait aucune illusion et il avait raison. Un détail auquel il ne repensa que bien des années plus tard, lorsqu’Emma lui demanda s’il n’avait pas la moindre idée de qui avait put faire ça. La couverture dans laquelle on avait trouvé sa sœur sur le parking. C’était une couverture militaire de l’armée de Galbadia…

Elle n’avait que 14 ans, elle avait été violée, battue presque à mort. Elle n’avait plus d’avenir. Elle était enceinte. Le bâtard de l’un de ces salopards grandissait dans son ventre.

Martin repoussa cette idée pendant les 5 semaines qu’il passa à son chevet avec le consentement de ce bon docteur Telmon…Lorsqu’Emollie put enfin sortir de l’hôpital sa décision était prise.

Non seulement il n’y aura pas d’avortement mais il abandonna ses études médicales pour s’occuper d’elle et de son enfant à naître.

Il trouva du travail, correcteur de travaux pour les cours de préparation aux études médicales par correspondance. Il pouvait remercier le docteur Telmon qui lui trouva ce travail. Ca ne rapportait pas des masses mais au moins il restait auprès d’elle.

Tous les mois il emmenait Emollie à l’hôpital. Il avait beau essayer de lui faire regarder l’écran du moniteur d’échographie, écouter les battements de cœur vigoureux du bébé, rien qui puisse déclencher une réaction. Le neurologue avait déclaré que son cerveau n’avait pas subit de dommages irréversibles, le problème était tout autre…L’accouchement se fit par césarienne, évidemment. Une magnifique petite fille de 3 kilos et demie. Emollie ne lui jeta pas un regard. Leurs parents étant morts depuis 5 ans, il pris donc en charge sa nièce comme il avait déjà fait pour sa sœur.

Emma aurait préféré ne rien savoir. La honte lui collait à la peau, un dégoût d’elle-même comme si elle était responsable. Un sentiment dominait les autres. La colère. Ce qui était arrivé à sa mère n’était pas un coup du sort, on ne peut pas dire que c’est de la faute à pas de chance. Elle en arrivait à préféré que sa mère eut été renversée sur le chemin de collège par un chauffard ivre, elle l’aurait mieux supporté. Non, c’était un assassinat, quelque chose de monstrueux. Une insulte, au yeux, au cœur…

Un crime qu’Emma s’était jurée de venger un jour. Peu importe quand, peu importe comment. Alors peut-être qu’elle pourra dormir tranquille. Et sa mère reposer en paix, car elle était morte d’une rupture d’anévrisme à l’age de 30 ans sans qu’Emma ai jamais entendu une seule fois le son de sa voix. Lorsqu’elle déposa un dernier baiser sur son front glacé, elle décida de devenir médecin. Parce que c’était la vocation d’Emollie.

Deux semaines plus tard Emma s’était intégrée au sein de la BGU. Evidement sa renommée de canon de beauté ( à laquelle elle ne contribuait pas, tant s’en faut !) lui attirait pas mal de désagréments somme toutes véniels. L’infirmerie ne désemplissait pas, il y avait toujours de jeunes loulous lui soupirant des niaiseries tout en nettoyant consciencieusement le plat de chocolats et de caramels qu’elle mettait à leur disposition histoire de ne pas les laisser mourir de faim, des jeunes filles en fleur venues lui demander des conseils de beauté comme de fesse. Tout le monde l’aimait bien car elle était douce et patiente et avec une familiarité qu’ils n’avaient jamais eue avec le docteur Kadowaki l’appelaient par son prénom, la tutoyaient. Emma se plaisait bien qu’elle ait presque quotidiennement des accès de mélancolie. A propos de peu de choses. La vue d’un couple se bécotant au détour d’un couloir ; un groupe de filles admirant les photos du bébé de la sœur d’une telle. Elle pleurait dans sa chambre et parfois riait en pleurant, parce qu’elle était en train de pleurer. Son esprit était parfois encore investi de pensées de vengeance qu’elle s’efforçait de repousser le plus loin possible dans sa tête comme un caprice, une chose déraisonnable l’empêchant de songer à l’avenir. Elle versait chaque mois un tiers de son salaire à son oncle qui ayant d’abord refusé dut accepter devant son insistance. Il n’y avait pas que de la reconnaissance dans son geste, simplement cela lui donnait une raison d’exister…Elle s’ennuyait presque à l’infirmerie, du point de vue strictement médical. En fait il y avait plusieurs casquettes sous celle de médecin. Celle de psychologue, de sexologue, de conseillère matrimoniale, de copine avec laquelle on peut papoter devant un café…Elle suturait les balafres, soignait les morsures ramassées dans la serre de combat, remboîtait des membres. Elle n’avait qu’un seul cas grave ayant nécessité un transfère en milieu hospitalier. Il s’agissait d’un coma éthylique à la suite d’une beuverie de promotion Seed…Rien à voir avec l’agitation quasi ambiante de l’hôpital de Deling. Rien à voir avec cet hôpital militaire où elle n’est pas restée longtemps. Emma crut bien devenir folle en croyant voir derrière chaque militaire un géniteur potentiel…

Squall ne parvenait pas à détacher Emma de son esprit. Elle l’obsédait un peu comme un refrain énervant que l’on ne peut s’empêcher de siffloter bien que cela vous énerve. Il pensait à elle à n’importe quel moment, à n’importe quel propos. Squall l’évitait un maximum, il ne voulait pas lui parler d’avantage que l’indispensable. Lorsqu’il se trouvait face à elle il ne pouvait la regarder droit dans les yeux, son regard se faisait fuyant. Il n’y avait pas que de sa beauté qui le remplissait de confusion. Comme nous l’avions déjà dit elle le mettait mal à l’aise. Etrangement Emma lui faisait penser à quelqu’un d’autre, seulement cette impression aussi vague que floue ne lui permettait pas de mettre un nom sur la personne en question. Ou bien il ne le voulait pas. Elle lui rappelait quelqu’un Squall en était persuadé.

Sa mémoire visuelle notamment en ce qui concernait les visages n’avait jamais été très développée. Dommage.

Tous les 3 mois les Seeds devaient passer une visite médicale. Ce rituel " foutrement emmerdant " quand c’était la vieille Kadowaki qui s’en chargeait prenait une tournure franchement excitante si Emma était le maître de cérémonie. C’est elle qui les verra en caleçon, c’est elle qui palpera leurs vertèbres afin de dépister scolioses et autres dorsalgies…Certains attendaient beaucoup de cette visite et s’y préparait en allant faire des U.V à Balamb ou s’ingéniaient à rembourrer leurs sous vêts de kleenex afin de souligner leurs attributs. Squall quant à lui l’appréhendait. Pour un peu il se serait présenter devant elle en caleçons longs tant il était prude.

Il passa le dernier ce jour-là. Emma était fatiguée, une quarantaine de Seeds avaient défilés depuis le matin et c’était tellement répétitif qu’elle se croyait à l’usine, bossant à la chaîne. Fatiguée et exaspérée en raison de toutes les tentatives de drague lamentables qu’elle avait dut essuyer. Cela ne la faisait plus rire depuis bien longtemps.

Lorsque Squall entra dans la salle de consultation, elle ne leva même pas les yeux sur lui.

" Passe au vestiaire, dis 33, respire à fond, tousse, mesure, pesée, examen rapide des dents, un coup de stylo piquant afin d’établir la glycémie, lis la ligne machin, lis la ligne truc, cache l’autre œil, bien. 10 minutes chacun, pas plus. Emma accomplissait ce rituel d’un air absent, l’esprit ailleurs. Jusqu’à ce qu’un détail la frappe, pendant qu’elle promenait son stéthoscope sur la poitrine de Squall.

Une petite tache brune pas plus grande qu’un pièce de 5 gils sur le sternum. Une tache de naissance qu’elle connaissait bien pour la voir chaque matin lorsqu’elle s’habillait. Elle avait exactement la même. Lui ne cessait de la regarder à la dérobée, il ne pouvait s’enlever de la tête cette l’idée qu’elle ressemblait à quelqu’un. Mais à qui ? Cela le gênait. Il fallait qu’il sache, même si ce n’était peut être qu’un impression. Lorsque Squall, penaud, se rhabilla et sortit elle enleva sa blouse et retroussa son pull. La même, exactement pareille exactement au même endroit. Comment cela pouvait il être possible ?

Une seule explication, un lien de parenté entre eux. Pas du coté de sa mère, du coté de son … " géniteur ". Squall pouvait être son demi frère, un cousin, un neveu voire un oncle.

Elle s’empressa de consulter son dossier administratif. Cela ne lui apporta pas la moindre information. Squall avait été adopté. Né de parents inconnus, adopté par la famille Leonhardt à l’age de 6 ans. Peut-être bien qu’il était comme elle, l’un des forfaits de son salaud de géniteur. Possible, mais c’était la première piste sérieuse qu’elle avait dans sa quête de vengeance. Emma se devait de ne pas la dédaigner. Non, il fallait qu’elle en sache un maximum sur lui. Puisque ce dossier ne disait rien, c’était lui qu’elle devait faire parler.

Emma avait développé au fil des années une sorte de sixième sens lui permettant de distinguer les simples tocades des coups de béguin disons plus sérieux. L’un comme l’autre l’indifféraient totalement. Pas cette fois. A en juger par son attitude, Squall en tenait pour elle. Son mutisme en disait plus long que n’importe quel bonniment.

Si cela peut lui permettre de savoir de qui il tient cette marque, cela valait le coup de faire quelques concessions et de se forcer un peu.

Dans sa chambre elle examina son visage dans le miroir pour la première. Avant cela elle n’avais jamais fait que le regarder, y jeter un coup d’œil le temps de se peigner ( elle ne se maquillait jamais, elle n’en avait d’ailleurs pas besoin). Dans les moindres détails.

Emma ne comptait plus le nombre de fois où on lui avait dit qu’elle était belle. A chaque fois, cela lui faisait ni chaud ni froid. Pourtant elle reconnu qu’ils avaient raison. Toutefois elle détestait son visage, elle ne pouvait s’empêcher de l’associer mentalement à celui de son géniteur. Poussant cette revue de détail plus loin elle enleva son jean et son pull. S’examina sous toutes les coutures, prenant des poses. Emma ne parvint pas à se trouver le moindre défaut morphologique. Elle avait examiné plein de gens, à chacun elle trouvait une ou plusieurs imperfections bien marquées. Une folliculite chronique transformant la peau en tissus à pois rugueux, des vergetures sur les hanches ou à l’intérieur de cuisses flasques, des seins pendants comme des gourdes. Hommes ou femmes, s’ils possédaient un corps bien conformé leur visage ne suivait pas. Yeux loucheurs, dents tordues en tous sens quand elles n’étaient pas tout bonnement pourries, bouche lippue ou une de ces affreuses pyorrhées dentaires changeant l’haleine en relent de charnier. Non, elle n’avait jamais vu personne comme elle. Même ses mensurations étaient parfaites selon les critères invraisemblables des magazines de mode. Sa santé excellente. Le miroir lui renvoyait l’image de ses seins, de son ventre impeccable, de ses fesses tracées au compas, du galbe incomparable de ses cuisses. Elle aurait pu gravir les sommets en tant que top modèle ( sa taille le lui permettrait).

Non, elle ne voulait pas de ça car elle savait obscurément que tout ce dont elle ferait alors étalage, ce serait à LUI qu’elle le devrait.

Emma songea qu’elle n’aurait aucun mal à suborner Squall d’autant plus qu’il était déjà pris. Néanmoins elle songea à s’arranger un peu. Elle possédait peu de vêtement, le nécessaire. Surtout en matière de sous vêtements ; rien que du coton blanc, rien d’affriolant. Le genre de dessous dont l’aspect importe peu puisqu’il n’y avait qu’elle qui les voyaient. Pareil pour sa garde robe, jeans, t-shirts larges, pull-overs d’homme…Si avec ce genre de nippes elle raccrochait, habillée en femme elle ferait des ravages !

Ce qu’elle fit d’ailleurs. On ne prend pas les mouches avec du vinaigre.

Elle pris donc un jour de congé le lendemain. Le premier depuis son arrivée. Emma devait toujours garder sur elle son bipper lorsqu’elle quittait la BGU afin de rester joignable. Elle avait l’intention d se rendre à Deling, faire les boutiques…Afin de, comment dire, se mettre en valeur, affûter ses armes. La piste Leonhardt ainsi qu’elle la désignait méritait bien cela.

Emma n’avait jamais été le genre de fille soucieuse outre mesure de son apparence. Elle ne se souciait pas d’avantage de plaire aux hommes qu’elle regardait tous comme des violeurs potentiels. Non. Plutôt le genre garçon manqué lorsqu’elle était gamine, androgyne sur les bords plus tard.

Néanmoins, elle décida de mettre le paquet afin de mettre la main sur Squall et ce qu’il savait peut être. Une lueur d’espoir si fragile soit-elle éclairant la pénombre de ses recherches méritait bien cela. Elle se le répétait sans arrêt. Afin de se motiver, de se donner du courage.

Une fois arrivée à Deling ( elle avait pris l’un des " modèles réduits " de l’hydre de la BGU) Emma se rendit à " Elégance et Beauté ", l’un de ces supermarchés de midinettes dans lesquels elle n’avait jamais mit les pieds. Ce magasin s’étendait sur trois niveaux.

Le rez-de-chaussée contenait les rayons parfumerie et cosmétique, le deuxième tout pour soigner, coiffer ou colorer ses tifs, le troisième prêt-à-porter et lingerie…Emma fit le plein à chaque étage. Cela ne lui procura aucune joie coquette, ce n’était qu’une corvée. Sur une impulsion, elle entra dans l’un des salons de coiffure du magasin et se fit faire une décoloration blond pâle ainsi qu’une frange. Emma eut du mal à se reconnaître. Cela lui plut, elle sentait obscurément que cette nouvelle apparence pouvait lui servir.

Le soir elle rentra, chargée de sac en plastique bourrés de fringues, de dessous sexy, de chaussures de femme, de maquillage et de parfums. A mi-chemin elle fit une halte. Emma se changea, se maquilla ( non sans mal car c’était la première fois qu’elle s’y prenait et avait peur de se crever un œil avec le crayon). Le résultat n’était pas trop mal. Elle sourit à la belle blonde du miroir. Elle était méconnaissable. Emma se rendit compte que malgré ses yeux verts elle ressemblait à sa mère. Pour la millionième fois elle regarda la photo dont elle ne se séparait jamais.

Elle ne rentra que vers les onze heures du soir. Après le couvre-feu. Les couloirs étaient déserts, tant mieux.

Une fois à l’abri dans le refuge de sa chambre elle essaya tout ce qu’elle avait acheté. Tout lui plaisait, cela la camouflait à merveille.

Lorsqu’elle se rendit à la cafétéria prendre son breakfast, personne ne la reconnu, pas tout de suite du moins. Puis les compliments se mirent à pleuvoir. Emma les méritait plus que jamais. Epoustouflante. Un chemisier de soie crème ( et pas de trois tailles trop grand !), une paire de jodhpurs noirs, une longue chaîne dorée ceignant ses hanches, des bottes lacées juste au dessous du genoux. Ses yeux verts soulignés d’un trait de khôl noir. Comme elle était belle…Un véritable appel au viol, dans la situation d’Emma, c’était d’une ironie sordide.

Avec sa blouse blanche, on aurait dit une infirmière de film porno.

De ça Emma s’en foutait. La seule chose qui comptait pour elle, c’est ce que le môme Squall en penserait.

Le résultat dépassa largement ses attentes mais cela elle ne pouvait le savoir au départ. Non seulement il fut ébloui par sa " métamorphose cendrillonesque " mais sa nouvelle couleur de cheveux fit disparaître l’étrange et mystérieuse ressemblance. Ce n’était pas la seule chose qu’il remarqua. Elle le regardait, lui ! Comme si elle ne l’avait jamais vu. Cela faisait battre son cœur à un rythme presque affolant. C’était…Encourageant !

Le soir, Emma fut pleinement satisfaite de cette " investigation ". Non seulement par son changement d’aspect que par son changement d’attitude envers ce gonze. Pour le premier jour, il fallait qu’il se rende compte qu’elle le distinguait dans la masse des étudiants. Pour un peu il pourrait s’imaginer qu’elle faisait tout ça pour lui ! Ce serait encore mieux. Néanmoins, en dépit de son inexpérience notoire dans le domaine amoureux elle savait qu’elle avait affaire à un timide, un introverti. Le genre à ne pas faire le premier pas. Donc il faudra que ce soit elle qui s’en charge. D’ailleurs il avait toutes les raisons de s’attendre à se faire refouler comme les autres.

Non, il faudra que ce soit elle qui aille vers lui. N’étant pas une lectrice de romans à l’eau de rose ( elle considérait ce genre de lecture avec le plus grand mépris, comme on la comprend ! ) elle ne savait pas au juste ce qu’il lui faudrait dire.

Elle remua cet aspect du problème pendant deux bonnes heures, allongée sur son lit. Emma savait que toutes ces conneries sentimentales nécessitaient un certain enthousiasme. N’étant pas le moins du monde amoureuse ni même attirée par lui, cela s’avèrera bien compliqué. Non pas qu’elle craignait de se faire rembarrer, non. Elle l’avait suffisamment observé pour savoir qu’il n’avait pas ce genre d’occase sur l’évier.

Ce n’était pas évident pour autant. Elle n’était pas une étudiante ou une Seed. Ce sera plus délicat…

Il faudrait qu’un occasion se présente.

L’occasion était là, dans une semaine en fait.

Le bal du la promo du Seed. Les invitations qu’elle avait refusé depuis deux semaines lui avaient fait passer ce bal au second plan parce que de toutes façons elle y sera parce qu’elle était le médecin. Une garde en quelque sorte.

Il est vrai qu’une bonne trentaine de crétin lui avaient proposé d’être son cavalier et qu’elle les avait tous envoyés chier en alléguant qu’elle y sera en tant que toubib.

Oui…Le meilleur moyen d’amorcer Squall serait de lui demander d’être son cavalier. L’éventualité d’un refus lui semblait impossible. Il n’avait pas de copine, elle le savait.

Ca valait le coup d’essayer. A l’issue de la soirée elle saura s’il veut oui ou non sortir avec elle. Ensuite elle n’aura qu’à le questionner sur sa famille, style faisons connaissance. S’il n’est pas en mesure de lui fournir l’information qu’elle recherche, elle n’aura qu’à le plaquer. Aussi simple que ça. Elle ira donc le voir, dès demain.

Le lendemain matin Emma choisi soigneusement ses vêtements. Il fallait quelque chose de plaisant sans être racoleur. Maquillage discret. D’ordinaire à midi elle déjeunait à l’infirmerie afin d’être tranquille. Elle passait rapidement à la cafétéria avant la sortie des cours et prenait deux trois trucs à emporter.

Mais pas cette fois–ci. Lorsqu’elle aperçu Squall se mettre seul à une table en retrait elle pris son plateau et le rejoignit. Son texte était soigneusement préparé, elle savait précisément quoi dire.

" Bonjour, ça ne te dérange pas que m’asseye là ? "

Squall leva les yeux vers elle et faillit avaler de travers en voyant qui c’était. Il avala à la hâte et s’empressa de lui répondre.

" Oui…Non, pas du tout.

- Merci !

- Ca m’étonne de vous voir ici…

- Oui…Je m’ennuyais un peu seule.

- Pas l’après midi en tout cas…

- Oh non, je suis toujours en compagnie, ça n’arrête pas ! "

Emma le scrutait tel un aigle sa proie, en relevant chacune de ses expressions et intonations. Il avait du mal à trouver quelque chose à dire. Elle attendait le bon moment pour mettre le sujet sur la tapis, il fallait le mettre à l’aise pour mieux gagner sa confiance.

" Toi par contre je ne t’y vois pas souvent.

- Je suis pas souvent malade.

- Oh mais les autres non plus !

- Alors vous êtes un bon médecin.

- J’espère bien ! fit Emma en riant ( ostensiblement, ça faisait partie de sa stratégie d’approche)

Une rumeur pleine de jalousie et d’incompréhension avait déjà fait le tour de la salle. Surtout parmi ceux qui n’avaient pu tirer d’Emma une bonne parole.

" Qu’est-ce qu’elle fout avec lui ? Pourquoi lui justement ? Il l’a fait rire ! Je l’ai jamais entendu dire le moindre truc marrant !

J’y crois pas !! Comment il a fait ?! Qu’est-ce qu’il lui prend de jouer les St Bernard ? "

Non, personne ne parvenait à trouver la moindre explication à ce qu’ils voyaient.

Emma avait conscience de la réaction que suscitait son attitude. Elle s’en foutait pas mal, encore une fois ce qui comptait c’est ce que penserait Squall. Les questions que lui se poserait.

Elle décidait de passer à la seconde étape.

" Le bal est dans une semaine non ?

- Oui, enfin je crois.

- Tu as l’intention d’y aller ?

- Non…Je pense pas. J’ai pas trop envie.

- Moi non plus mais j’ai pas le choix. Si quelqu’un avale un canapé de travers je dois être présente pour le lui faire recracher. "

Les résultats étaient encourageants. Elle le fit rire une deuxième fois.

Troisième étape, la plus délicate.

" C‘est parce que tu n’as pas de cavalière que tu n’y va pas ?

- Oui…Bof…De toutes façons je sais pas danser. "

L’excuse typique. Fendons nous d’un petit mensonge !

" Moi non plus. Enfin jusqu’au bal de fin d’études médicales ! Mon cavalier était mon directeur de thèse ( ce n’était pas tout à fait faux parce qu’il l’avait invitée, heureusement que c’était avant qu’elle présente son oral devant le jury dont il faisait partie parce que sinon elle aurait eut du mal à refuser sans compromettre ses chances d’avoir son doctorat !) et j’ai bien failli lui perforer les pieds avec mes talons aiguille ! "

Décidément un rien le fait rire. Ce devait être la nervosité. Bon, passons aux choses sérieuses, c’était le moment de vérité.

Emma était une bonne actrice et jouait son rôle jusqu’au bout. Même son langage corporel était au point. Se passer négligemment la main dans les cheveux, lever les sourcils…

Le moment de la question qui tue était venu.

" Si tu avais une cavalière, tu irais ?

- Pourquoi vous me demandez ça ? ( Aïe ! Elle avait prévu qu’il répondrait par oui ou non, là il la prenait un peu de vitesse. ).

- Ben…Ca te dirais d’être mon cavalier? "( tant pis, il fallait qu’elle se lance, quitte à être un peu trop directe.)

Emma ignorait ce qu’il pouvait bien penser du fait qu’elle l’abordait de la sorte, néanmoins sa proposition le cloua sur place. Il en aurait certainement été de même de la part de n’importe quel autre gars à qui elle aurait demandé ça.

Elle savait que ça lui semblerait trop beau pour être vrai…

Squall ne répondit pas tout de suite, le temps de se remettre du choc sans doute !

" Vous ?…Moi ? Vous voulez y aller avec MOI ?

- Oui !

- Pourquoi ?

- Ben danser…Et faire connaissance . Si tu en veux pas être mon cavalier, je comprends..( Jouer la déception et le doute, c’est bon ça…)

- Non non c’est pas ça ! J’adorerais être votre cavalier ( il était bien le seul à la vouvoyer encore, cela montrait bien à quel point elle l’intimidait et surtout il n’a pas dit " ça me plairait " ou " j’aimerais bien " mais " j’adorerais ", intéressant.)

- Alors ? ( Décides toi, crétin !)

- D’accord…

- Super ! Passes me prendre vers 18 heures, ok ? Bon, il faut que j’y retourne, à plus tard ! "

Ouf, c’était pas trop tôt. Ce type n’avait pas inventé l’eau chaude, c’est certain.

" J’aurais mérité l’oscar de la meilleure actrice. Ou du meilleur espoir féminin. "

Il fallait battre le fer pendant qu’il était chaud, aussi Emma pensa à la robe qu’elle allait porter ce soir-là.

Curieusement cet après midi il n’y eut pas de squatters à l’infirmerie.

" Les nouvelles vont vite on dirait ! " . Oh oui, elle était déjà officiellement maquée avec Squall. Voilà qui lui permit de joindre l’utile non pas à l’agréable mais à l’utile. Elle en avait sa claque de ces abrutis se prenant pour des tombeurs. Tous des puceaux en plus ! Bien que vierge Emma avait le coup pour les repérer.

Elle fut néanmoins sollicitée pour faire plus de 80 points de suture à un étudiant qui s’était fait boulotter la jambe par un T-rex, un miracle qu’elle n’ait pas eut à rafistoler l’artère fémorale. A part ça toujours le calme…

Durant la semaine précédant le bal, Squall ne passa pas une seule fois la voir à l’infirmerie. De toutes façons la conversation n’y perdait pas grand-chose !

Le matin du bal, avant de se rendre à l’infirmerie Emma passa sa robe. C’était un modèle unique qui avait coûté une petite fortune mais elle avait flashé sur elle. Avec raison, on aurait dit que cette robe était faite pour elle. Un fourreau de soie noire cousue de centaines de sequins de jais étincelants, décolleté bas et manches bouffantes en moire blanche aussi légère que l’air. Les escarpins étaient vendus avec, de véritables ouvres d’art. néanmoins 5500 gils, elle trouvait ça un peu raide, c’était le vêtement le plus élégant et le plus coûteux qu’elle possédait.

Lorsqu’elle l’enfila la première fois, elle sortait de la douche, les cheveux en pétards. Même là, elle était déjà sublime, avec un chignon et assez de peinture sur le museau, elle sera divine.

Vers 17 heures, elle se prépara. Emma commença par enfiler la splendeur scintillante, noua sa crinière en un chignon sophistiqué ( bien utile le bouquin " simple mais élégant, 35 coiffures à réaliser soi même "). Une touche d’eye liner, une couche de rouge à lèvres cerise profond.

" Superbe ! " adressa-t-elle à son reflet. Oh oui, on l’aurait cru prête à défiler pour un grand couturier. Admirable, splendide. Elle était d’une beau stupéfiante de mirage.

Emma attendit Squall avec impatience. Non pas pour lui bien sûr, mais pour ce qu’elle avait bien l’intention d’apprendre.


Dernière édition par Don Estebahn le Mar 15 Juin 2010, 18:22, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé   Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé EmptyDim 13 Juin 2010, 18:03

( Suite. )

A 18 heures précises, trois coups discrets frappés à la porte de sa chambre. Il y avait fort à parier qu’il piétinait à la porte depuis une bonne dizaine de minutes…

Emma ouvrit. Squall avait revêtu son uniforme de Seed, étonnant ce qu’un uniforme pouvait transformer un physique ingrat en quelque chose de disons acceptable. Lui en revanche resta cloué sur le seuil à la contempler sans dire un mot. On aurait dit une carpe.

" Bonsoir.

- Vous..vous êtes très belle ; parvint-il à articuler.

- Merci. "

Emma prit sa trousse ( qui gâchait un peu l’effet). Squall insista pour la porter.

Le long du chemin tout le monde se retourna pour les regarder. Ils étaient tellement mal assortis. L’une qui resplendit, l’autre aussi avenant qu’une porte de prison, quel spectacle !

En arrivant dans la salle de bal, Squall repensa à Linoa, ce qui ne lui arrivait pas une fois par semaine depuis 5 mois qu’elle l’avait plaqué. Il chassa vite cette pensée de son esprit. Il voulait profiter de chaque instant, il avait attendu ce bal avec tant d’impatience. Squall avait encore du mal à concevoir ce qui lui arrivait, car il s’était toujours considéré comme étant malchanceux.

Emma était vraiment ce qu’on pourrait appeler le clou de la soirée. A côté d’elle les autres filles ressemblaient presque à des épouvantails.

Emma alla saluer Cid, Edéa et les membres du comité d’organisation ( faut se faire voir pour se faire bien voir, c’est connu).

Le regard jaloux de Cid en direction de Squall, concupiscent vers Emma n’échappa à personne.

Il s’éloignèrent.

" Tu as vu les yeux que le proviseur m’a fait ? Il est jaloux !

- Un peu comme tout le monde ! plaisanta Squall.

- Baratineur… "

Emma s’impatientait terriblement, elle aurait mieux aimé avoir recours à la torture pour lui faire cracher le morceau. Elle n’en eut pas besoin…

" Tu veux danser ? lui demanda-t-elle, quasiment certaine de sa réponse.

- Euh non, pas pour l’instant. (Ouf !) Si on allait s’asseoir plutôt ?

- D’accord !

Voilà qui lui convenait à merveille, terrain propice pour engager la conversation. S’il ne jaquetait pas assez, elle le ferait pour deux.

La conversation dura un quart d’heure avant de devenir intéressante. Emma en avait marre de lui tenir le crachoir, lorsqu’ils avaient épuisé un sujet elle devait le relancer comme un mendiant tendant sa sébile. C’était fatiguant et énervant.

Jusqu’à ce qu’il parle de sa coiffure.

" Ca te va vraiment bien, on dirait que c’est ta couleur naturelle.

- Les sourcils ne suivent pas !

- Non, je te préfère comme ça.

- Tu n’aimais pas mon autre couleur ? (Qu’est-ce que j’en ai à foutre…)

- Non, pas vraiment.

- Pourquoi ? (Re : qu’est-ce que j’en ai à foutre …)

- Tu me faisait penser à quelqu’un mais plus maintenant. (Tiens tiens, et à QUI ?)

- A qui donc ? Demanda-t-elle sur le ton badin, sans rien laisser transparaître de son trouble.

- A mon père. Même yeux, même couleur de cheveux. Bizarre hein ?

- Aucun lien de parenté ! " s’empressa-t-elle de répondre en riant.

Une révolution se passait dans sa tête. Son père. SON PERE !!

Ainsi qui selon toute vraisemblance Emma qui ressemblait à son géniteur ressemblait au père de Squall (son demi-frère) qui n’était autre que Laguna.

Voilà qui suffisait amplement à expliquer cette tache de naissance qu’ils avaient en commun.

Elle aurait bien aimé le questionner sur " leur " père mais ils furent interrompus par une Selphie complètement paniquée.

" Vite docteur Emma y’a Zell qui est en train de s’étouffer, il arrive plus à respirer !! "

Emma saisit sa trousse et la suivi. Près du buffet ce morphal de Zell était couché par terre en train de suffoquer. Aidée de Squall Emma le mit debout et tenta de lui faire évacuer le corps étranger par la méthode de Heimlich. Mains nouées au dessous du plexus solaire, imprimer une pression vers le haut. Elle s’y prit à 5 fois sans succès. Le morceau devait obturer le pharynx. Il faudrait l’extraire. Pas moyen de faire ça ici, pas le temps. Zell devenait cyanosé par manque d’oxygène. Il n’y avait qu’une solution pour lui éviter de mourir asphyxié. Emma dut procéder à une trachéotomie.

Elle l’allongea sur le sol, prit dans la trousse un flacon de bétadine, lui en versa sur le cou. Puis munie d’un scalpel elle pratiqua une incision longitudinale juste sous la pomme d’Adam de deux centimètres afin de permettre l’introduction d’une sonde respiratoire en plastique ressemblant à un cathéter miniature. Elle ouvrit une minuscule valve en plastique. Un sifflement et Zell put respirer à nouveau.

Ses yeux écarquillés reprirent leur calme et son visage une teinte normale. L’opération n’avait pas duré une minute, du travail de professionnel. Tout le monde s’était attroupé autour d’eux mais pas longtemps.

Plusieurs personnes s’étaient détournées en la voyant lui ouvrir la gorge, une fille s’était évanouie, d’autres encore gueulaient qu’ils ne voulaient pas voir ça. Squall qui l’avait aidée à maintenir Zell immobile ne l’avait pas quittée des yeux, plein de confiance et d’admiration pour elle. Jamais il n’aurait été capable de faire ça, quand bien même il aurait étudié toute sa vie.

Zell fut amené sur un brancard à l’infirmerie, Emma devait encore extraire le morceau.

Squall la suivit. Le bal reprit son cours, l’incident était maîtrisé, l’agitation retombée.

Emma procéda d’abord à une endoscopie sous anesthésie ( la BGU avait fait des frais pour équiper son infirmerie !) et localisa sans peine un morceau de bretzel mâchonné. Pas besoin d’opérer, elle se servit d’une simple pince, guidée dans ses mouvements par l’écran de l’endoscope. Elle retira ensuite la sonde, sutura la trachéo et fit un pansement. Emma n’avait pas besoin d’aide, Squall n’avait pas de raison de rester. Comme les autres il pouvait prendre des nouvelles de Zell le lendemain. Ce n’était pas pour lui qu’il restait. C’était simplement pour se trouver en compagnie d’Emma. Pour la regarder travailler. Son attitude concentrée et son calme la rendaient encore plus belle, le chirurgien le plus élégant du monde ☺.

Squall sut alors qu’il l’aimait. Il sortit sans dire un mot, Emma ne s’en rendit pas compte.

Il fut réveillé le lendemain par un coup discret dans sa porte. Il se leva en vitesse en espérant que ce soi Emma.

Ce n’était pas Emma. C’était Ellone.

" Bonjour.

- Bonjour…

- Je peux entrer ?

- Ben vas-y.

- J’ai à te parler. "

Squall n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle voulait. En général elle n’avait pas de bonnes nouvelles à lui apprendre.

" C’est à propos d’Emma.

- Et alors ?

- Ce que je vais te dire ne va pas te plaire… "

Squall s’attendait à n’importe quoi, qu’Emma soit transsexuelle ou nécromancienne, mais pas à ça.

" Qu’est-ce qu’il y a avec Emma ?

- Tu devrais le savoir, à moins d’être aveugle.

- Qu’est-ce que j’aurais du voir.

- Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué qu’elle ressemblait à Laguna.

- Ouais y’a un faux air, et alors ? Ca veut rien dire !

- Si, Emma est sa fille. Ta demi sœur.

- QUOI ? C’est n’importe quoi, tu délires !

- Non. Allonge toi, je vais te montrer quelque chose.

- Encore un de ces flash back à la mords moi le nœud ?

- Allonge toi et ne discute pas. "

Malgré son incrédulité Squall était prêt à la croire. Ce ne serait pas le premier mensonge de son père et certainement pas le dernier, dieu sait combien de bâtards il avait pu semer de par le monde…

Il se coucha donc, Ellone posa une main sur son front. La sensation bien connue d’extrême fatigue s’empara de lui.

Les images commencèrent à défiler.

La première chose qu’il vit, c’est une ravissante jeune fille blonde, très jeune, pas plus de quatorze ans. Une jolie maison en pleine campagne, on apercevait Deling au loin. Ce devait être avant la guerre. Elle lit un bouquin, allongée dans l’herbe…

Qui pouvait-elle bien être ?

FLASH

La même jeune fille blonde, dans sa chambre. On dirait qu’elle a vidé son armoire sur son lit. Elle farfouille dans le tas de vêtements, cherchant sans doute ce qu’elle va mettre. Un bruit de klaxon au loin. Elle se précipite à sa fenêtre.

" Il est déjà là ? (Qui ??) "

Elle dévale l’escalier, ouvre la porte, avec sur le visage une expression de surprise heureuse.

Un camion militaire dans l’allée. Quatre types en sortent. La jeune fille est intriguée. Les types s’avancent vers elle, ils rigolent, ils sont sûrement bourrés…La fille a peur, elle cours vers la maison. Les quatre types la suivent en gueulant des " où c’est que tu vas ? " .

La porte est défoncée, la fille crie, prend un couteau. L’un d’entre eux lui tord le bras, un craquement se fait entendre, le couteau tombe, la fille crie.

Elle se débat, elle crie. On lui balance un baffe à décorner un bœuf. Puis une autre. On la cogne à coups de poing, on lui arrache ses vêtements.

FLASH

C’est une orgie, une curée, ils sont tous sur elle, on ne voit que ses pieds. Ils la violent, l’outragent, la frappent. Ils vont la tuer. Elle ne crie plus, elle ne bouge plus. On dirait qu’elle est déjà morte. Eux ils rigolent, ils prennent leur pied.

FLASH

La fille est étendue sur le sol de la cuisine mise à sac. Elle n’a plus de vêtements. On ne la reconnaît plus, son visage est tuméfié, son nez cassé saigne abondamment. Elle respire encore. Ses yeux ouverts sont sans expression. Dehors il fait nuit.

FLASH

Un autre véhicule militaire stoppe près de la maison. Un jeune gars en sort. (Laguna). Il cours vert la maison, l’air affolé. La lumière allumée, la porte défoncée. Il se précipite à l’intérieur. Il crie un nom, " Emollie ". Il va vers elle. Horrifié. On dirait qu’il réfléchit. Avec d’infinies précautions il la prend dans ses bras. Il la dépose dans le camion. Il roule jusqu’à l’hôpital. Il dépose le corps de la fille enveloppé d’une couverture sur le parking, adossée contre un buisson. Il s’en va.

Squall se réveilla en sursaut.

" C’était horrible… Je voulais pas voir ça ! Pourquoi tu m’a montré CA !!

- Il fallait que tu saches…

- J’ai vu oui ! J’ai vu ce qui est arrivé à cette fille, j’ai vu que mon père n’y était pas !

- Il connaissait la mère d’Emma. Intimement. C’est lui qu’elle attendait. Recouche toi.

- Non, j’en ai assez vu…

- Pas assez j’en ai peur. "

Squall s’immergea de nouveau dans les méandres du passé.

C’est la nuit. Un bâtiment, une caserne on dirait. Une fenêtre s’ouvre. Une corde improvisée avec des draps. Un type s’en sert pour " faire le mur "… C’est Laguna. Il va vers le parking. Le gardien lui ouvre. Laguna lui glisse une poignée de billets. Le gardien lui souhaite de passer une bonne soirée en rigolant lui file les clés d’un véhicule et ouvre la porte. (le gardien…C’est l’un des types qui ont violés la fille !!!!).

Laguna roule, s’arrête près de la maison. La fille blonde sort, le voit, se jette dans ses bras.

FLASH

Il fait noir, dans le camion. On ne voit rien, on entend. Des soupirs, des gémissements, des halètements. Des mots tendres susurrés. Des baisers, on devine ce qui se passe à l’arrière du camion.

FLASH

Le camion stoppe devant la maison, le jour est presque levé. La fille embrasse Laguna avant de descendre. Elle lui fait un dernier signe. Le camion repart. Elle dit merde. Elle a oublié son sac dans le camion. Merde…Il lui rapportera la semaine prochaine.

Squall se réveilla. Il avait compris. Laguna sortait avec la mère d’Emma. Il graissait la patte du gardien du parking. Ce dernier trouve le sac de la fille, avec ses papiers. Il décide d’aller faire un tour à l’adresse qu’il y a trouvée. La fille qu’ils ont violée était alors enceinte. Laguna la trouve. Il la dépose à l’hôpital et s’en va.

Elle était enceinte de lui quand c’est arrivé.

Lamentablement con comme histoire.

Emma est sa demi sœur.

Squall est amoureux d’elle.

Cruel dilemme Shakespearien !

Emma ne cessait de ressasser ce qu’elle avait appris durant ce bal à la con où elle s’était fait joliment tartir jusqu’à ce que cela devienne instructif, jusqu’à ce que l’autre imbécile ne la force à intervenir…Son père…Son père adoptif ? Non, cela serait bien étonnant. Il a été adopté à six ans. A cet age on a guère la mémoire des visages.

Restait l’autre indice. La couverture. Cette couverture militaire.

Il serait assez facile de consulter les archives du ministère de la guerre. A partir de quoi.

Le nom de famille du môme Squall, c’est toujours une piste. Un peu tirée par les cheveux mais le monde étant ce qu’il est il faut s’qui

faut !

Recherche de dossier par patronyme : Leonhardt. Aucune réponse. Par contre Emma obtint une liste de dossiers dont le patronyme se rapprochait de Leonhardt. Dans le doute car peut être s’était-elle fourvoyée dans l’orthographe, elle parcourut la liste des L.

Jusqu’à ce qu’elle tombe sur Loire. Plus précisément sur la photo. C’était lui !!!

Le bipper sur son bureau sonna. " Urgence serre de combat ". Et merde ! Elle pris sa trousse et partit non sans avoir éteint le terminal, elle reprendra ses investigations plus tard, bien qu’elle savait déjà qu’elle avait trouvé.

Retour une heure plus tard.

Elle consulta le dossier.

Outre la photo, il y avait d’autres détails fort intéressant, véritables preuves.

Ses états de services. Son CV en quelque sorte. Il a fait ses classes à Galbadia. Mutation à Centra DEUX JOURS après le soir où…

Cela ressemblait à une fuite. Nul doute possible que s’en était une.

Il avait quitté l’armée il y a 20 ans. Dernière adresse connue . Emma en resta comme deux ronds de flan. Esthar. Palais présidentiel. Ben mon salaud !

Ce fils de pute était président à vie !!

C’était trop fort.

Si Emma avait pu tuer Laguna rien qu’en regardant une photo vieille de 25 ans nul doute que ce serait déjà fait !

Emma ne savait pas encore ce qu’elle avait l’intention de faire. Il y avait tant de possibilités.

Depuis l’âge de 12 ans elle avait imaginé toutes les manières les plus cruelles de le tuer, le faire souffrir mille morts. Elle s’était passionnées pour tout ce qui touchait à la torture, depuis le supplice du pal en passant par l’écartèlement, le chevalet, la roue, la vierge de fer…Il souffrirait certes mais il mourrait quand même au bout du compte. Elle n’avait qu’à se souvenir de sa mère pour savoir que le pire n’était pas de mourir. Le pire était de vivre. Le tuer ne l’apaisera pas. Un bref moment peut être. Elle était médecin, elle connaissait le seuil de souffrance qu’un corps est capable d’endurer jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ses connaissances en pharmaco-toxicologie lui seraient d’une grande utilité. Une petite injection d’acide chlorhydrique dans l’instrument du crime pour une bonne castration chimique des familles…Foutrement douloureux.

Son désir était tout autre. Elle voulait savoir la vérité, ce qui s’était réellement passé. Et aussi le nom de ses complices, persuadée qu’il n’était pas seul.

Elle avait dans la pharmacie les substances isolées permettant de fabriquer du penthotal. Cet analgésique à action rapide, lorsque la dose est 1,225 fois supérieure à la normale provoque un déséquilibre électrolytique au niveau des neurotransmetteurs de sorte que le sujet se retrouve dans l’incapacité de différer ses pensées de ses paroles. Par conséquent il ne peut mentir, d’où ce nom de sérum de vérité.

Emma se mit tout de suite à l’ouvrage dans la petite officine jouxtant l’infirmerie et prépara une trousse dans laquelle elle rangea tout ce dont elle aura besoin. Le penthotal, du chloroforme, un neuroleptique capable d’assommer un T-rex. Du coton. Des seringues. Elle ignorait quand cela aurait lieu. Ni où encore. En vérité elle n’aura pas à aller bien loin….

Tous les deux ou trois mois Laguna accomplissait ce qu’on pourrait appeler son devoir parental. Il passait la matinée ou l’après midi à la BGU faire un brin de causette avec son fils, pas trop découragé par le peu d’enthousiasme de ce dernier.

Pour une fois Squall avec quelque chose à lui dire. Lui demander plutôt. L’histoire il la connaissait. Ce qu’il voulait savoir c’est la raison pour laquelle il avait abandonné cette fille. Courage fuyons, ce devait être sa devise. Pourtant il voulait savoir. Squall n’avait l’intention d’en parler à Emma. Si cette dernière ignorait ce qui était arrivé à sa mère il valait mieux qu’il en soit ainsi.

Laguna lui téléphonait toujours la veille afin de le prévenir qu’il " ferait peut être un saut " à la BGU.

A peine eut-il posé le pied à terre que Squall l’entraîna dans sa chambre sans quasi lui adresser un mot.

Une fois seuls, Laguna devinant que son fils avait quelque chose d’important à lui dire s’assit sur le bord du lit tandis que Squall bras croisés appuyé contre son bureau le regardait fixement. Il ne savait que dire en premier.

" T’as quelque chose à m’apprendre fils ? Laisse moi deviner ! T’es amoureux ! "

Par derrière le sourire imbécile de son père Squall eut l’impression de voir la jeune fille blonde de sa vision, allongée sur le sol la figure telle une plaie béante, pissant le sang par tous les orifices. Il allait soit hurler, soit vomir.

" Non, c’est rien de ça…

- Ben si c’est pas ça c’est quoi alors ?

- En fait si, c’est ça….

- Nous y voilàààà….

- Je voulais te demander si à part Julia et ma mère, t’avais connu d’autre femmes . "

Laguna eut un bref instant d’hésitation qui n’échappa pas à Squall.

" Non, c’était les seules. Pourquoi, tu t’inquiètes au sujet de ton palmarès ?

- Non, à propos du tiens.

- Je vois pas là.

- Tu serais pas sorti avec une fille, il y a un peu plus de 26 ans ?

- Non, pas que je sache en tout cas, répondit Laguna en se forçant à rire. Ce rire sonnait faux comme ses réponses.

- Tu mens.

- Mais non pourquoi ?

- J’veux bien croire qu’à ton age la mémoire n’est plus qu’une passoire pleine de flotte…Essaies de te rappeler, une jolie gosse blonde, t’allais la prendre chez elle en camion, en faisait le mur de la caserne … "

Inutile de chercher à nier.

" Qui t’a parlé de ça ?

- On a un nouveau médecin tu sais.

- Et après ?

- Elle s’appelle Emma Yufelde, ce nom ça te dis rien ? Elle a 25 ans et c’est dingue à quel point elle te ressemble. "

A l’annonce de ces détails accablants, surtout ce nom qu’il n’avait pas entendu ni même prononcé depuis ce soir-là, Laguna resta figé sur place. Comment se pouvait-il qu’après tant d’années les conséquences reviennent le hanter ?

" Comment tu sais ça ?

- Ellone m’a aidé. C’est elle qui m’a dit pour Emma. Je crois que je m’en était rendu compte dès le début mais je ne voulais pas y croire. J’ai tout vu. Je sais tout ce qui s’est passé. J’ai vu que tu es allé chez elle et que tu l’a trouvée, que tu l’a larguée sur le parking de l’hosto comme un sac poubelle et que tu t’es barré. T’es très fort pour ça, dès que ça tourne mal tu te casses et on te revois plus.

- Tu comprends pas. Je n’avais pas le choix. Exaspéré Squall se mit à faire les cent pas dans la chambre.

- Pas à moi putain ! Me rejoue pas l’air connu de " j’avais pas le choix " !! On a toujours le choix. Pourquoi tu l’a laissée ? Tu savais pas que tu l’avais engrossée à l’arrière de ce foutu camion ?! Ou alors tu t’en foutais, verser un coup de rouge à cet empaffé de gardien de parking te coûtait moins cher qu’une pute ?

- Je l’aimais..

- Ah ouais…Et tu crois pas qu’elle aurait eut besoin de toi ? Mais tu devais déjà être loin !

- Je pouvais pas rester. Soit on m’aurai accusé de l’avoir violée, soit on m’aurait inculpé pour détournement de mineure.

- Et c’est tout…Tu me débecte…

- Non c’est pas tout. Ce qui lui est arrivé c’est de ma faute. Tu sais pourquoi je prenais un camion et pas ma voiture ? A cause de la pénurie d’essence. Oui, ça me coûtait moins cher de payer ce connard de gardien ! Ce soir-là je m’en souviens parfaitement. Je vais à ce putain de parking. Et je vois qu’au poste de garde il y avait le gardien et trois autres, je les connaissais que de réputation, c’était de vrais psychopathes. Y me regardent en se marrant. Le gardien me dis que pour ce soir c’était gratuit, que je lui avait payé un forfait illimité en nature. Et là il me jette un sac. C’était le sac d’Emollie. Ils étaient complètement bourrés et n’arrêtaient pas de se marrer. Y’en a un qui me dis qui m’en ont gardé un bout, que je ferais mieux de me grouiller avant que la pizza refroidisse. Je prend un véhicule et je fonce chez elle. Je savais ce que j’allais y trouver. Mais je m’attendais pas à ça. On aurait dit qu’elle était morte. Elle respirait à peine. Alors je l’ai amenée à l’hôpital et je suis parti. Jamais j’aurais pu la regarder en face en sachant que j’étais la cause de tout ça. Tu comprends maintenant ? Quand je suis rentré je suis allé déposer une demande d’affectation pour Centra. Le plus vite possible, le plus loin possible. Si tu crois que j’ai jamais plus repensé à elle c’est faux. Et je savais pas qu’elle était enceinte. Non je savais pas ! "

Squall l’avait écouté sans l’interrompre. Autant il savait quand son père mentait, autant il savait quand celui-ci disait la vérité. Il comprenait ses raisons mais ne les approuvait pas.

Lagune se leva et sorti de la chambre, Squall ne le retint pas. Il pensait à autre chose. A Emma. Il ne lui dira rien. Il ne lui dira pas qu’il est son demi-frère. Non, il l’aimait trop pour ça.

C’est dans le couloir menant au parking qu’Emma aperçut son père, tellement perdu dans ses pensées qu’il ne se rendit pas compte de sa présence. Qu’elle merveilleuse coïncidence... Dire qu’elle s’apprêtait justement à lui faire une petite visite impromptue.

Les couloirs étaient déserts, autre chance.

Emma versa une bonne dose de chloroforme sur un morceau de coton. Elle enleva ses chaussures, se rapprocha de lui. Il n’eut pas le temps de réagir, elle le ceintura par derrière et plaqua le tampon d’ouate humide sur son nez. En présence d’une forte dose de chloroforme à l’état liquide, l’effet est quasi instantané. Laguna s’écroula comme une masse. Emma le prit par les chevilles, le traîna le long du petit corridor reliant chaque branche de la fac à l’infirmerie jusqu’au cabinet de soins dentaires. Elle attacha les bras aux rebords du fauteuil d’examen, enroula une bande de scotch autour de ses pieds . Elle lui posa une perfusion de neuroleptique afin de le tenir tranquille. Emma tira une chaise et attendit, en le regardant. Elle n’était pas pressée, pourvu que ce foutu bipper ne se mette à sonner elle avait toute la nuit pour juger son père, le condamner et l’exécuter.

Laguna s’éveilla peu à peu avec l’impression d’avoir la tête prise dans une chape de béton. Il ne se souvenait pas d’avoir jamais été aussi fatigué. Fatigué au point de ne plus pouvoir bouger. Ses yeux s’ouvrirent. Il vit un flacon suspendu à une patère, distillant goutte à goutte du liquide…Et ce fauteuil…Qu’est-ce qu’il pouvait bien foutre chez le dentiste ? Il n’y comprenait rien.

La vision du visage d’Emma au dessus du sien manqua de lui coller une crise cardiaque.

" La ressemblance est bonne…Je suppose que ma mère devait l’être aussi.

- Qui êtes vous ? (Question superflue…)

- Qui je suis ? Vous le savez mieux que moi, puisque c’est vous qui avez craché le venin qui m’a fait naître !

- Je vois pas de quoi vous parlez…(Inutile de nier l’évidence !)

- Bien, bien…Prenez moi pour une conne, vous n’y gagnerez rien. J’ai ici de quoi vous rendre plus loquace. "

Tout en parlant Emma remplit une seringue de Penthotal. A vue de nez il devait peser dans les 90 kilos, un peu plus ou un peu moins…Il ne va pas en MOURIR si elle force un peu la dose . Elle tapota son avant bras afin de trouver une veine, planta l’aiguille, la redressa, ramena un peu de sang dans la canule, poussa le piston et lui injecta toute la dose. Laguna la regarda les yeux emplis d’effroi, croyant qu’elle allait l’empoisonner. Une torpeur l’envahi.

Le penthotal, si la dose est trop forte peut entraîner une amnésie temporaire.

Afin de s’assurer qu’il n’y a pas de déperdition mémorielle, il faut poser quelques questions sollicitant la mémoire à court et long terme.

" Comment vous appelez vous ?

- Laguna Loire…

- Comment se nommaient vos parents ?

- Heynon et Nomi Loire …

- Quel âge avez vous ?

- 48 ans…

- Quel jour sommes nous ?

- Mercredi…

- Comment êtes vous arrivé ici ?

- J’étais dans le parking…

- Bien, excellent. "

Laguna avait l’impression qu’un autre parlait à sa place. Il n’était pas du genre à réfléchir avant de parler mais là ça dépassait tout.

Emma lui fit tout raconter. Tout ce qui c’était passé ce soir-là. Et avant. Elle prit sans chercher à le savoir une foule de détails concernant sa mère et lui. Comment ils se sont rencontrés, ce qu’ils faisaient ensemble, des détails pouvant sembler mesquins ou insignifiants pour un tiers néanmoins charmants. Amusants, attendrissants…Emma comprit toute l’étendue de son erreur. Laguna était responsable mais pas coupable. Les coupables, Laguna lui apprit que les vrais coupables étaient tous morts durant la guerre. Elle comprit tout. Sa haine était justifiée par son ignorance. Sa mère l’avait aimé… Durant six mois ce qui peut néanmoins représente toute sa courte vie. Recroquevillée sur sa chaise, Emma pleurait.

Tout ça était si lamentablement con… La honte l’étouffait. Jamais elle ne pourra vivre sa vie. Cela lui collera à la peau. Comme une mauvaise odeur qu’aucun parfum ne saurait camoufler.

Emma se leva, s’avança vers lui et pris entre ses mains sa figure aux traits si semblables aux siens.

" Regardez moi, regardez moi bien "

Laguna posa sur elle ses yeux vitreux. Il était raide défoncé à présent, neuroleptiques et Penthotal se livraient un combat acharné dans son organisme.

" Je suis votre fille…Est-ce que vous m’aimez ? " Pas de réponse.

" P…Papa…Dis moi, est-ce que tu m’aimes un peu ?

- Non, je voulais pas que tu naisses…Ta mère j’aurais du l’achever d’une balle dans la tête. C’aurait été mieux pour tout le monde…T’aurais jamais dû naître. Mon fils me regardera jamais plus pareil à cause de toi… "

Affalé sur le fauteuil, Laguna, sur son petit nuage continuait à dire la vérité. Du fond du cœur…

Emma se sentait défaillir. Un grand trou s’était creusé dans sa poitrine, on aurait pu voir au travers.

Saisissant une seringue, elle l’emplit d’air.

Squall avait fait trois le tour de la BGU à la recherche de son père. Son véhicule était encore dans le parking. Non personne ne l’avait vu. Emma aussi était introuvable. Il avait essayé de la bipper. Pas de réponse.

Squall avait dans l’idée qu’ils étaient ensemble. L’infirmerie. Il y était passé, personne. Il n’avait pas frappé à toutes les portes…

Il revint donc à l’infirmerie.

Dans le bureau, des échos de sanglots lui parvenaient. Cela venait de la pièce du fond, la salle d’examen dentaire…La porte était verrouillée de l’intérieur. Sans hésiter il l’enfonça.

Laguna comatait, ficelé sur le fauteuil. Emma était debout près de lui, une seringue à la main…

Il ne compris pas tout de suite ce qu’elle s’apprêtait à faire.

Emma se planta la seringue dans le cou, dans la carotide. S’écroula. Squall se précipita vers elle…Son corps était agité de tremblements. Ses yeux étaient blancs. Il n’y avait plus rien à faire. La bulle d’air était montée droit au cerveau. Elle était morte.

A trop souffrir elle mourut sans douleur.

Il détacha son père, l’allongea sur l’un des lits. Puis il prévint Cid. Officiellement Laguna avait eu une syncope, Emma le soignait lorsqu’elle fut victime d’une embolie cérébrale foudroyante.

Lorsque Laguna revint à lui, il se trouvait à l’hôpital de Deling Ellone et Squall étaient à son chevet, Emma dans une armoire réfrigérée de la morgue. Mort naturelle.

Son oncle accomplit les démarches nécessaires pour que sa nièce soit enterrée aux côtés de sa mère parce que c’était ce que la malheureuse Emma aurait souhaité.
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MessageSujet: Re: Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé   Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé EmptyLun 11 Fév 2013, 14:38

Bonjour,
je suis suis l'auteur des fanfics dont tu parles, je m'en souviens bien j'avais bcp rit en les ecrivant. Et pourtant a l'époque ( je suis vieille, j'aurais bientot 30 ans!) j'aimais bcp la série de final fantasy surtout le 8.
Le titre de la première où les persos du 8 vont a une fête chiante en trainant les pieds, où ils sont devenus une bande de tordus pervers qui finissent par se fritter ( et nom de dieu de saloperie de putasserie de vache, ca vient du livre "la guerre des boutons")titrait faites la fête et la seconde où notre fine équipe va curer une fosse a purin pour gagner leur croute et finissent par se rouler dedans La mission. Celle que tu as publiée je m'étais inspirée de deux films qui m'avaient marqués, l'Eté meurtrier avec Adjani et Outrages avec Mickael J fox et Sean Penn. Ca m'a fait drole de la relire, et c'est vrai que ça sent un peu la post puberté ( j'avais ecrit ça en 2002). En tout cas merci de m'avoir permit de la relire, ça ne vaut pas grd chose mais bon.
Bonne continuation!
Annie
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MessageSujet: Re: Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé   Final Fantasy VIII Fan Shit : Les Erreurs du Passé Empty

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