[résultat]Concours Scénaristique : la mission

Ecartant de ses bras une vieille branche qui lui obstruait la vue, il put observer plus attentivement le paysage qui se dessinait devant lui. Il se trouvait dans une clairière, à sa gauche de nombreux arbres offraient un coin d’ombre. Il faisait chaud. lorsque qu’il regarda devant lui, il vit une petite étendue d’herbe et de végétation de toutes sortes qui se terminait par une pente totalement raide qui, elle, donnait quelques mètres plus bas sur une route. Cette route, il le savait, était le chemin privilégié des marchands pour se rendre dans la grande cité naine de Bor-hagt. Enfin, c’était de l’histoire ancienne. Des tensions étaient nées il y avait quelques années entre les nains et les humains. Les raisons étaient restées très floues, mais quoi qu’il en soit les humains n’étaient plus les bienvenus chez les nains. Stoppant ses pensées, l’homme dirigea son regard à droite : une grande forêt couvrait l’essentiel de ce qui s’avérait être le flanc droit de la grande montagne de Rh’as. Barn était un mercenaire. Il avait pour mission de récupérer de l’eau sacrée.

Ecartant de ses bras une vieille branche qui lui obstruait la vue, il put observer plus attentivement le paysage qui se dessinait devant lui. Il se trouvait dans une clairière, à sa gauche de nombreux arbres offraient un coin d’ombre. Il faisait chaud. lorsque qu’il regarda devant lui, il vit une petite étendue d’herbe et de végétation de toutes sortes qui se terminait par une pente totalement raide qui, elle, donnait quelques mètres plus bas sur une route. Cette route, il le savait, était le chemin privilégié des marchands pour se rendre dans la grande cité naine de Bor-hagt. Enfin, c’était de l’histoire ancienne. Des tensions étaient nées il y avait quelques années entre les nains et les humains. Les raisons étaient restées très floues, mais quoi qu’il en soit les humains n’étaient plus les bienvenus chez les nains. Stoppant ses pensées, l’homme dirigea son regard à droite : une grande forêt couvrait l’essentiel de ce qui s’avérait être le flanc droit de la grande montagne de Rh’as. Barn était un mercenaire. Il avait pour mission de récupérer de l’eau sacrée. Celle-ci se trouvait presque au sommet de la montagne ; elle était utilisée par les scribes et les érudits pour confectionner toutes sortes d’objets magiques.

Barn ouvrit son sac pour faire l’inventaire de ce qu’il avait : une corde d’environ 5 mètres, deux rations alimentaires qui pouvaient, selon lui, le faire tenir trois jours, une carte peu explicite qui était censée lui indiquer le lieu exact de cette source sacrée, une petite boussole, une fiole de soin qui ne pourrait malheureusement lui servir qu’une seule fois, et des parchemins de magie : une flèche magique, un sort de brasier, un de détection magique, puis deux parchemins de contre-sort. Il avait également sur lui un poignard argenté, ainsi qu’une bague de dispersion pour empêcher les différentes créatures de le repérer par son odeur ou par magie. Il doutait cependant que cette précaution soit très utile contre les elfes car les pouvoirs magiques que possédaient ces derniers étaient de loin les plus efficaces de tout ce qu’il avait eu l’occasion de rencontrer en ce monde. Refermant son sac, il se mit à la recherche de cette fameuse eau sacrée.

La magie était présente dans tous les êtres vivants de ce monde, à des degrés de puissance plus ou moins forts. Malheureusement, il n’existait que peu de races capables d’en faire usage. Les humains et les nains, par exemple, n’en faisaient pas partie : en effet, simple question d’anatomie, leurs corps n’étaient pas capables de donner forme à la magie qu’ils contenaient. La science naine, elle, avait résolut ce problème depuis des siècles, et elle s’était quelque peu propagée chez d’autres créatures, notamment chez les humains. Ainsi, les nains confectionnaient des objets et des runes qui, agissant comme canalisateurs, permettaient l’usage de la magie. De même, les humains inscrivirent la magie sur des parchemins ainsi que divers objets, pour pouvoir l’utiliser par la suite. Pour cela l’eau sacrée était d’une importance vitale. Les scribes et érudits fabriquaient leur parchemin avec une encre à base d’eau sacrée, elle seule avait l’effet canalisateur qui permettaient de donner forme à la magie.

L’eau sacrée n’était pas simplement utilisé par les humains, les elfes ainsi que les fées s’en servaient abondamment pour fabriquer toutes sortes d’élixirs ou tout simplement pour ses effets bénins (guérison de blessures magiques). Ces derniers connaissant son existence depuis des millénaires pensaient que cette eau leurs revenait de droits et étaient farouchement opposés aux faites que d’autre créatures, surtout les humains, s’en servent. Après des siècles d’exploitation, les ressources d’eau sacrée avaient considérablement baissée sur la planète, il devenait ainsi plus difficile de se procurer une eau sacrée pur, car pour préserver cette eau, il était courant de la mélanger avec de l’eau courante (ce qui en amoindrissait les effets).

Barn sortit de ses pensées pour remarquer qu’il s’était déjà avancer profondément dans la montagne et que, pour lui, les ennuis allaient bientôt commencer. Même s’il se trouvait en plein territoire nain, il savait qu’il y avait des chances de tomber sur des elfes ou des fées car il existait, en raison de la présence de la source, une certaine tolérance des nains à l’égard de ses autres créatures. Le mot tolérance lui arracha un sourire, il se souvenait en effet de l’expression qu’avait fait un des ses amis nains lorsqu’il avait évoqué le sujet.

Barn s’arrêta, il se trouvait devant la statue qui apparaissait sur sa carte et qui était le point de départ de sa véritable aventure. Il consulta sa carte : trouver la statue puis se rendre vers le nord jusqu’à la roche ronde, ensuite trouver dans les environs le chemin des arbres qui mène à la source. Le chemin des arbres représentait en faites une succession de pommiers. Barn sortit sa boussole pour trouver le nord puis entama sa marche pour trouver la roche parfaitement sphérique. Il eut soudain un frisson, un léger souffle magique venait de le traverser. Il y avait quelqu’un dans les environs, une personne hostile à sa présence. Barn ne possédait cependant pas les compétences nécessaires pour savoir qui était cette personne, n’y où celle-ci se trouvait. Il pensa un instant à faire usage de son parchemin de détection magique, mais il chassa cette idée assez vite. Même s’il arrivait à localiser cette présence et à peut être connaître son identité, il n’avait pas l’assurance qu’il réussirait à la trouver. De plus, s’il s’agissait, comme il le pensait, d’un elfe ou d’une fée, il serait grandement désavantagé au niveau du terrain pour se lancer en chasse. Enfin, il lui serait inutile de prendre de tels risques pour le moment. Il se décida à poursuivre sa route en se hâtant, et la présence s’estompa assez rapidement.

Il existait chez les mercenaires une politique particulière : tout d’abord, les mercenaires vivaient en guilde interraciale, Barn avait put de cette façon côtoyer de nombreux nains, elfes et autres races. Les mercenaires réalisaient rarement des missions de groupe. Ils avaient un sens de l’honneur peu élevé, seul la victoire comptait. Aussi, il n’aurait pas hésitez à user de toute les méthodes existantes pour s’en sortir. Il existait cependant une règle très importante qu’il fallait respecter chez les mercenaires : ne jamais influencer la mission d’un autre mercenaire. C’était une règle très difficile à respecter et de nombreuses discordes existaient sur la façon de percevoir cette règle (ne jamais aider un mercenaire en mission, ne pas empêcher un mercenaire de réaliser sa mission,…).

- Halte !
Barn se retourna précipitamment et vue un nain. Ce dernier était en armure et tenait dans sa main un imposant marteau de guerre.
- Halte ! répéta-t-il.
Barn regarda la nain dans les yeux, ce nain ne pouvait être cette présence qu’il avait ressentit, les nains ne dégageaient pas de telles auras.
- Que faites vous ici ? demanda la nain, les humains n’ont pas le droit de fouler ces terres !
- Excusez-moi répondit Barn décidé à jouer la carte de l’innocent, je pensais que les humains n’avait plus le droit de se rendre sous terre !
Il avait légèrement accentué ses derniers mots.
- Baliverne, tu te trouves sur des terres naines et seul la mort t’attend !
Barn sentit qu’il était inutile de discuter, le nain venait de lever sa main pour se ruer vers sa cible. Heureusement pour Barn, les nains étaient d’une lenteur affligeante, il put esquiver son coup sans problème. Le lourd marteau du nain s’écrasa contre un arbre, le choc produit une fulgurante décharge électrique qui foudroya les arbres alentours touchant par la même occasion le mercenaire. Ce dernier s’écroula sur le sol mais se releva aussitôt le souffle court. Une rune de foudre était graver sur la masse et le nain semblait être immuniser contre ses effets, l’armure pensa Barn. Le nain se retourna :
- prépare-toi à mourir l’humain !
Barn n’avait pas prévu cela, les nains sont très solide, et il doutait que son poignard d’argent puisse transpercer l’armure de son adversaire, et pour couronner le tout, il lui était presque impossible d’éviter les foudroiements, alors il faudrait limiter ses effets. Les difficultés commençaient pour Barn.

Un deuxième nain fit alors irruption derrière Barn. Ce dernier fit volte-face.
_ Tu es fichu, l’humain ! Rétorqua le deuxième nain.
Barn, qui commençait à suer à grosses gouttes, vit que les petits êtres n’étaient pas deux, mais une bonne dizaine : derrière les arbres qui avaient subi le foudroiement du nain, et qui brûlaient désormais, sortirent une multitude de nains armés. L’humain, à présent encerclé, exécuta une dernière prière en faveur de son dieu Sténos, vit qu’un des nains levait sa hache. Il ferma alors les yeux, s’agenouilla. D’un geste habile, le nain fracassa la tête de son ennemi, qui s’écroula immédiatement.
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Il était dans les environs de midi. Kaï le déduisait grâce à la position du quatrième soleil de la planète, Céléska. Cet andromage (race hybride d’humain et de mage), de près de deux mètres, était plutôt du genre solitaire et cherche-ennuis. Effectivement, il adorait se mettre dans l’embarras volontairement, chercher des problèmes, pour pouvoir montrer sa force. En effet, durant toute son enfance, il s’était entraîné, avec son père, à l’art de l’Héliomana, c’est-à-dire qu’il puise et utilise le pouvoir du soleil. En outre, il avait remporté des dizaines de guerres, toutes pour une cause qui ne concernaient absolument pas. Assommé par la chaleur qui régnait, il décida de faire une pause derrière une rangée d’arbres soigneusement taillés. Au bout d’une dizaine de minutes, alors qu’il entreprenait de commencer une petite sieste, il entendit des voix qui chuchotaient dans la forêt. Il se retourna, et aperçut une troupe de nains sortant de la forêt. Joyeux, sautillants, chantonnant, ils se dirigeaient vers la route menant vers Bor-Hagt.
Nous les nains, sommes des durs à cuire,
Et personne, personne peut nous nuire.
Quand, par malheur on rencontre un humain,
Celui-là n’reverra plus le matin.
Ils pensent pouvoir voler l’eau sacrée,
Mais nous sommes toujours là pour les arrêter !
_ L’eau sacrée ? s’étonna Kaï.
Il avait parlé un peu trop fort. Aussitôt, les nains le fixèrent. Un silence d’une dizaine de secondes se fit alors sentir. Puis, l’elfe lança :
_ Euhhh… Qui a-t-il ?
_ Je suis Anéo, chef des nains de Bor-Hagt. Tu es un andromage ?
_ En effet, mon nom est Kaï. Je vous ai entendu parler d’eau sacrée. Est-elle pure ? J’ai entendu dire qu’il n’existait plus d’eau sacrée pure.
_ En effet, elle est pure. Mais la source appartient aux nains ; les humains, ainsi que les andromage, sont interdits d’accès. Alors oublie cette histoire, et continue ta sieste.
_ Et de quel droit est-ce votre source ? rétorqua Kaï, d’un regard défiant, avec un léger sourire.
Les nains détestent les andromage, pour la simple raison que ces derniers sont issus de parents humains. En effet, cette race peu répandue est née suite à l’accouplement de mages avec des humains. Anéo, voyant que Kaï n’abandonnerait pas, sortit sa hache. Dès lors, les autres firent de même. « Voilà une occasion rêvée de me divertir », pensa l’andromage. Il sortit de l’ombre des arbres. Anéo le fixa, puis courut vers lui, tout comme ses compagnons.
_ Admirez, petites créatures… mon pouvoir !
Kaï leva la main, tandis que les nains n’étaient plus qu’à cinq mètres de lui. Une lumière apparut, et l’andromage lança sa lumière sur les nains, créant ainsi une grosse explosion. Sur les vingt-deux nains qui composaient le groupe, dix-sept voltigèrent dans les airs, dont Anéo, qui se coinça dans un des premiers arbres de la forêt. Les cinq autres chanceux, en voyant les dégâts causés par l’attaque de Kaï, s’enfuirent en courant. « Trop facile », lança-t-il alors. Intrigué par cette histoire d’eau sacrée pure, il s’enfonça aussitôt dans la forêt.
La première lune se leva. Kaï, désormais sur la montagne de Rh’as, ouvrait grand les yeux, afin de ne pas se faire surprendre. En effet, étant un andromage de l’Héliomana, il était donc en difficulté lorsque la nuit tombait. Il était donc nécessaire de faire attention, et surtout de ne pas se faire remarquer. Au bout de cinq heures de marche sans embûche, Kaï trébucha sur quelque chose qu’il n’avait pas vu. Il s’agissait d’un corps gisant sur le sol. Du sang sec recouvrait sa tête. Kaï s’accroupit, et toucha la tête du cadavre. « C’est l’œuvre des nains », pensa-t-il. Il sortit alors une fiole d’un liquide rougeâtre, et la déversa dans la bouche de l’humain. Les andromages et les humains, étant en partie de la même race, éprouvaient beaucoup de sympathie les uns envers les autres. L’humain toussa, et s’assit aussitôt, en s’agrippant fermement la gorge.
_ Eh ! Est-ce que ça va ? demanda Kaï tout en bandant la tête de son protégé.
_ Ma tête… Que m’est-il arrivé ? Ah oui, les nains… gémit l’homme blessé.
_ J’en étais sûr ! Je hais les nains ! Est-ce que ça va ? Comment t’appelles-tu ?
_ Euhh... Oui ça va. Je m’appelle… Mon nom est Barn.
_ Heureux de te connaître Barn ; mon nom est Kaï, je suis un andromage. Qu’es-tu venu faire ici ?
Kaï aida Barn à se relever, et marchèrent lentement en direction de la roche ronde. Barn raconta à son interlocuteur tout ce qui s’était passé, ainsi que la raison de sa venue dans sur montagne de Rh’as. Kaï ayant découvert qu’il existait encore une source pure d’eau sacrée, fit équipe avec l’humain. Ils atteignirent la place de la roche ronde, et se lancèrent alors sur le chemin menant directement à la source.
_ Il reste une heure de nuit, fit remarquer Kaï, voyant que la cinquième lune s’était levée.
_ Tu as raison, répondit Barn, tout en se tâtant.
_ Que fais-tu ?
_ Je remarque que j’ai gardé ce sort de brasier ainsi que cette corde, mais j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose… et mince… les nains m’ont volé mon sac. En plus, il y avait de quoi manger dedans. Tu n’as pas faim ? Moi je…
Soudain, Barn sentit à nouveau le souffle qu’il avait ressenti avant sa mort. Il le fit remarquer à Kaï, et tous deux se cachèrent derrière un gros arbre de quelques dizaines de mètres.
_ Oh non, pas maintenant, protesta Kaï.
_ Quoi ?
_ Dans la nuit, je suis sans pouvoir. Il me faut de la lumière pour me battre. J’espère qu’on ne va pas nous repérer, il reste moins d’une heur… ATTENTION !
Une créature apparut derrière Barn, qui, après l’alerte de l’andromage, se baissa. La chose tira une grosse flèche qui toucha Kaï à l’épaule droite. L’impact le projeta cinq mètres en arrière, Kaï est alors accroché à un arbre à plusieurs mètres au-dessus du sol. Il jeta une épée au sol, que Barn récupère habilement après avoir fait une roulade. La bête tira une autre flèche en direction de celui-ci ; mais l’humain, expert dans le maniement d’arme, coupa la flèche en deux dans sa longueur. Il avança et découpa le bras armé de la créature, qui dans un hurlement, fuit. Mais alors que Barn baissait sa garde, la chose revint sans qu’il s’en aperçoive. La créature, avec son bras restant, frappa de plein fouet l’humain, qui fut alors projeté en arrière. Une fois au sol, le sort de brasier que Barn avait gardé dans sa poche tomba. Il eut alors une idée : il regarda Kaï, qui esquissa un léger sourire de compréhension, malgré sa douleur. Barn se jeta sur la petite pierre puis prononça une formule en Melnic (la langue de la planète). Dès lors, une flamme d’un rouge vif et ardent jaillit de la main de l’humain, tandis que Kaï s’apprêtait à utiliser la source de lumière pour son pouvoir. La bête, ne comprenant rien au stratagème, s’immobilisa. Kaï, poussant un cri de rage, lança une forte décharge lumineuse en direction de l’ennemi, puis Barn jeta à son tour son sort de brasier. La créature, se prenant ainsi deux puissants sorts, fût expulsée contre les arbres au loin ; elle poussa un dernier gémissement puis s’écroula au sol. Aussitôt, Barn chercha un moyen de décrocher son ami suspendu, tandis que celui-ci gémissait en pleurant. Il prit alors sa corde de cinq mètres et le lança à Kaï.
_ Qu’est-ce que tu fais ? demanda Kaï.
_ Attrape la corde, et tiens-la bien, répondit Barn, tandis que l’autre attrapa tant bien que mal la corde. Je vais tirer, donc il va falloir être fort.
_ Quoi ? Mais tu es fou ? Je vais… AAAAAHHHHHHH !!!
D’un geste ferme, Barn tira sur la corde que tenait son ami, le faisant ainsi décrocher de l’arbre. Il le rattrapa avant qu’il touche le sol jonché de feuilles mortes. Kaï hurla de toute ces forces, mais survécu à l’attaque.

_ Ca y est, on est arrivé, s’enchanta Barn.
En effet, les deux compagnons étaient arrivés à la dernière ligne droite menant à la source. Celle-ci se trouvait à une vingtaine de mètres. Barn prit l’initiative d’aller voir ce qu’elle contenait, Kaï, l’épaule bandée, le suivait lentement. A cinq mètres de l’arrivée, Barn dit à son ami :
_ Au fait, pourquoi m’as-tu aidé ?
_ J’ai aussi besoin d’eau sacrée pure pour… soigner mon village… d’une maladie.
_ Ah, c’est une noble cause, je te comprends. Voilà, on est arrivé.
Une magnifique fontaine naturelle se dressait devant les deux hommes. Un liquide d’une transparence inégalable en jaillissait : c’était l’eau sacrée. Barn prit alors trois gourdes du sac de son ami, et les emplie d’eau sacrée. Une fois terminé, il garda une gourde et donna le reste à Kaï. Ils redescendirent, après une pause d’une petite heure, la dangereuse montagne de Rh’as.
Barn, bien qu’il fût aidé dans sa mission, se sentait tout de même fier de la façon dont il s’est débarrassé de la créature nocturne. Nonobstant, il ne se doutait pas de la réelle motivation de son soi-disant ami Kaï, quant à l’eau sacrée.

Fin ?

Il ne prit le temps de réfléchir plus longuement, que le nain se précpita vers lui. Il n'eût d'autres solutions que de fuir. Cela lui était très désagréable, certes, mais il le fallait car, face à l'armure de titane du nain, ainsi qu'à cause de son lourd marteau, il n'aurait pu lui résister. Alors, il se mit à courir. Il le savait, et il en ressentit une certaines aisance; les nains, en raison premièrement de leur petite taille et de leur équipement lourd, ne couraient pas vite. Entendant le nain jurer au loin, il continua son acsension entre arbres et bosquets et eut un léger sourire, qui se transforma soudainement en rictus, voyant au loin une dizaine de nains s'élancer vers lui. "Comment ont-ils réussi à me contourner?" se questionna Barn, mais il ne réussit pas à se répondre intérieurement, que la troupe de nains, criant, jurant même, l'avait rattrappé. Il tourna en direction d'un endroit à l'ombre, notamment grâce aux arbres qui couvraient une lisière, maintenant devenue humide. Il se fraya un chemin entre deux arbres, écorchant au passage son haillon, et courut sous l'ombre de grands hêtres et sapins.
Il courut ainsi durant de longues minutes, jusqu'à un endroit isolé de la lisière, où, il en était sûr, personne n'aurait pu le trouver. Se faufilant parmi les branches, il arriva finalement près d'une petite clairière, flanquée de son pourtour d'arbres, mais cependant totalement vide en son centre, mis à part la présence d'un vieux chêne, comme protecteur du lieu, étalant ses branches à travers la clairière, perçant la canopée de la grande forêt. De vue, il semblait bien plus haut que quelconque arbre de la forêt, et avait un tronc énorme, qui aurait pu y déceler une bonne cinquantaine de mercenaires.
Barn s'assis près du grand chêne, et se laissa choir lentement contre le tronc. Il enleva ses bottes, repoussa de la main l'odeur pestilentielle, et se frotta le bas de sa jambe gauche, ensanglantée, puis ferma les yeux et réfléchit.
Il lui sera maintenant très difficile d'attrapper l'eau sacrée, de par la présence des nains continuant probablement leurs recherches pour ensuite le tuer. Et comment ces derniers avaient pu savoir, par le biais d'un seul nain, qu'il courait en direction de la forêt? Avaient-ils pu sentir son odeur? Pourtant, les nains n'avaient quasiment aucun odorat particulier. Toutes sorte de questions se mélangèrent dans sa tête, et, fatigué et pourvu d'un vif mal de tête, il s'endormit. Une grosse erreur, il en avait conscience, mais il était déja trop tard; sa tête avait chancelé et ses bras s'étaient laissés tomber contre le tronc du grand arbre.
Ce qui le réveilla, ce fut un coup de pied provenant d'un nain. Il se redressa de toute sa longueur, mais ne put proféré un seul mot, que le nain lui asséna un violent poing sur le nez, après avoir majestueusement sauté pour atteindre ce dernier. Et la seule chose qu'il discerna fut le sentiment d'être triste. Barn avait fait la bêtise de s'endormir, c'était maintenant à lui de réparer cela. Mais comment? Alors, il se mit à rêver. De sa mère. De la fille avec laquelle il vivait. Que penseraient ces derniers de lui, s'il venait à mourir, tué par des nains? Le prendraient-ils pour un courrageux mercenaire, ou pour quelqu'un qui n'a pas su respecter les ordres de sa mère? Car sa mère lui avait interdit d'aller chercher l'eau sacréer. Lui n'était pas assez fort et robuste pour y parvenir. Il n'avait eu que peu d'entraînement, grâce à Shadar-to, son maître de combat. Mais ce dernier était mort lors de l'incendie de sa maison par un vandale, que l'on avait d'ailleurs jamais retrouvé. Il n'avait jamais eu la force de continuer son entraînement avec son père, trop attristé par la mort de cet homme. Et son père ne pouvait pas dire qu'il n'avait jamais essayé. Ce dernier était pourtant un guerrier assez expérimenté, même si beaucoup moins que Shadar-to. Si seulement il avait suivi les conseils de son père, il aurait peut-être pu arriver à tuer, ou, le cas échéant, à assomer ce nain. Si seulement... Mais il était trop tard maintenant, et sa vie en dépendait. Il se savait vivement menacé par ce petit être. Si petit... et pourtant si puissant.
Il finit par se réveiller à nouveau par le cri grave du nain. Il était à terre, et devant le nain se trouvait un elfe. Pourvu de grandes ailes, belle et reflétant un malaise indescriptible, elle se battait avec fougue contre le nain. Elle porta un regard en direction de Barn, puis ce regard fut dissous par la flamme sortant mystérieusement de ses mains. De la magie. Les elfes en étaient très friands. Se massant la tête, Barn put discerner le cri que lui lançait l'elfe:
-Partez! Courez!
Encore sous le choc du coup porté par le nain, il se redressa, tituba, et se retint à un arbre proche de lui. Puis il essaya à nouveau de se redresser, courut quelques enjambées, mais retomba dans la boue. La mine maintenant sale et avec l'air de quelqu'un qui a trop bu d'alcool, il se remit à avancer, entendant près de lui les bruits des flammes que faisait l'elfe, et les coups de hache du nain. Et petit à petit, sa vue redevint normale, et il put se remettre à courir. Il porta une main à sa poche de derrière, et sentit le contact froid de son poignard. Rassuré, il continua son chemin.
C'est ainsi qu'il arriva près d'une grande plaine, dépourvue totalement d'arbres. Au loin, se trouvait une longue montée, surplombée de débris en tout genre; des débris de maisons. Ici avait eu lieu la Guerre des Nains. Les nains avaient attaqués sans raison apparente, du moins au début, le village paisible où résidait anciennement grand nombre d'elfes. Ils avaient pillés, ils avaient tués, et les elfes avaient perdu trop de leurs effectifs pour se venger. Ainsi les survivants de la guerre avaient-ils décidés de partir en direction d'un nouvel endroit à peupler. Les nains n'étaient jamais retournés à l'attaque, et personne ne sut la raison qui les avaient poussés à attaquer ainsi le village.
Barn eu une pointe de nostalgie dans la gorge; il se rappellait le jour où le colporteur de son village était arrivé en vitesse pour les prévenir de l'attaque des nains. Lui n'avait que 8 ans. Ils avaient du quitter le village, par peur des nains, et s'étaient tous réfugiés dans une grande forêt. Mais aucun nain n'avait attaqué leur village. Ils avaient seulement attaqués les elfes, et s'en était retournés chez eux.
Soudain, l'elfe qui avait attaqué le nain arriva devant lui. De stupeur, Barn tomba en arrière. L'elfe lui dit:
-J'ai besoin de vous, Barn...
-Attendez, répondit Barn, vous avez besoin de... et comment... bon Dieu, comment connaissez-vous mon prénom?
-Vous êtes connu dans tout notre village, Barn. Vous nous avez sauvé des invasions barbares. Ne vous rappellez-vous pas?
-Les invasions barbares? Que...
- Vous rappellez-vous, le coupa l'elfe, de ce que vous avez vécu il y a maintenant 5 ans?
Et Barn réfléchit. Tout semblait flou. Tout semblait noir. Comme un vide qui reignait en lui.
-Je... non..
-C'est normal... Vous étiez possédé, Barn, par le plus grand elfe de l'histoire. Il sentait la fin du village où lui était né proche, et il lui fallait à tout prix trouver une âme à habiter. Et c'est vous qu'il a croisé sur son chemin, Barn. Vous êtes le Sauveur...

Barn n'arrivait pas à en croire ses yeux. Lui, un Sauveur? Tout cela paraissait insensé. Et si tout cela était une farce par quelconque plaisantins?
Et si cet elfe avec bel et bien raison? Qu'adviendrait-il de lui?
Et si...
Barn mit sa tête entre ses deux mains et réfléchit longuement, puis répondit à l'elfe:
-Vous pourriez... cela va vous paraître douteux que je vous pose cette question mais... vous pourriez m'aider à avoir de l'eau sacrée?
L'elfe le regarda d'un air mystérieux, et répondit simplement:
-Bien sûr.
Ainsi, Barn et sa nouvelle amie, qui prétendait s'appeller Garrith, partirent à travers monts et vallées... Ils arrivèrent finalement près d'un petit village prénommé Shadar Magoth. Ce village était réputé pour le puit qu'elle possédait, pouvant parfois donner de l'eau sacrée. Mais cette irruption n'arrivait que quelques fois par année. Et Barn avait d'ailleurs bien choisi son moment; la première irruption d'eau sacrée devait apparaître dans ces jours-ci. Mais malheureusement, il avait passé trop de temps à se faire chasser par les nains et n'avait su, de ce fait, arriver au bon moment.
Il fallut encore attendre plusieurs mois pour qu'arrive enfin l'irruption. Mais lorsque Barn versa plusieurs gouttes sur sa main, l'eau sacrée lui sembla bizarre; elle était verdâtre, gluante. Quelqu'un y avait touché. Alors une chose sauta sur l'elfe venant de la main de Barn; une chose verdâtre et visqueuse, semblant formée à priori d'eau et d'autres substances quelconques...